Qu’importe la conjoncture, les grands groupes assurent leurs revenus aux actionnaires. (Document 1 page 5 du courrier Fédéral N°346 du 20 04 2013)
En 2012, les groupes du CAC 40 ont réalisé 53 milliards d’euros de bénéfi ces. Ces bénéfices ont servi à hauteur de 36.3 milliards d’euros à verser des dividendes et à hauteur de 4.6 milliards
d’euros à procéder à des rachats d’actions. Toujours d’après les mêmes sources, ces grands groupes auraient déduits de leurs résultats 17 milliards d’euros pour dépréciations d’actifs.
Quelques éclairages sur les dépréciations d’actifs
Une dépréciation traduit une perte de valeur d’origine interne (Obsolescence/ Dégradation physique/ Changements importants dans le mode d’utilisation/ Performances inférieures aux prévisions) ou
externe (Valeur du marché/ Changement importants/ Taux d’intérêt ou de rendements…). Ainsi la dépréciation représente une perte de valeur dès lors que la valeur d’un actif devient inférieure à sa
valeur nette comptable. Cette dépréciation est réversible et concerne tous les actifs (immobilisés et circulants) (ex : stocks, créances mais également biens immobilisés).
Au bilan le montant de la dépréciation vient diminuer valeur d’origine du bien. Au compte de résultats, la dépréciation est portée sous forme de charge, étant réversible cette dépréciation peut
être portée en + ou –.
Pour conclure la provision pour dépréciation d’actif = un mouvement dans les comptes de l’entreprise qui consiste à mettre de l’argent de côté en supposant que tel ou tel bien ou avoir
appartenant à l’entreprise peut voir sa valeur ou son utilité baisser. Ces provisions peuvent néanmoins «être ajustées» dans le temps. (Document 2 page 5 du courrier Fédéral N°346 du 20 04 2013)
Dans leur écrasante majorité, les grands groupes de la métallurgie continuent de réaliser des bénéfices importants. Contrairement à ce que prétendent l’UIMM et le MEDEF, une part non négligeable
des résultats de ces groupes provient du marché français et d’Europe de l’Ouest où ils maintiennent un niveau de marges très élevé. A titre d’exemple le 1er marché pour Renault et PSA reste la
France. A l’image de leurs carnets de commandes florissants, les groupes de l’aéronautique réalisent de très bonnes performances financières. Malgré la baisse des ventes, les grands donneurs
d’ordres de l’automobile se portent bien, à l’exception de PSA (voir explications ci-dessous). D’ailleurs PSA et Renault disposent de réserves financières conséquentes. Renault détient plus de
13.5 milliards d’euros de trésorerie et PSA détenait 12 milliards d’euros de sécurité financière lors de l’annonce de la fermeture d’Aulnay et du plan Varin.
Que se cache-t-il derrière l’annonce des 5 milliards d’euros de pertes pour PSA ?
Le groupe PSA annonce un résultat net part à -5 010 M€, avec une dépréciation d’actifs et des provisions pour restructurations de l’ordre de 4.7 milliards d’euros.
Le résultat opérationnel courant du groupe qui traduit une mesure de l’activité de l’ensemble des divisions du groupe ressort à -576 millions d’euros. Ce qui est certes un résultat négatif mais
en aucun cas une perte abyssale et irrémédiable. PSA a provisionné plus de 4 milliards d’euros pour dépréciation d’actifs, ainsi le groupe considère qu’en raison de la baisse de ventes
automobiles en Europe la valeur de son outil de production de la branche automobile a perdu en valeur 3 milliards d’euros, selon le cours du marché.
• Ces provisions sont elles des pertes sèches pour l’entreprise ?
NON Rien n’empêche la direction de réévaluer ces dépréciations d’actifs dans 1 an ou 2 ans ; ainsi en 2014 ou 2015, PSA pourra dire finalement l’inverse et ainsi cette appréciation de leurs
actifs pourra améliorer le résultat annuel.
• PSA a-t-il provisionné de l’argent pour effectuer son plan social ?
OUI PSA a provisionné 440 millions d’euros pour la restructuration de la division automobile. Ces 440 millions font baisser le résultat de l’entreprise et servent aujourd’hui à justifier le plan
Varin ! Et bien sur tout cela est parfaitement légal !!!!
A qui vont profiter les accords de compétitivité ?
Pour la CGT, nul doute que ces accords vont de nouveaux ponctionner les salariés pour accroitre la rentabilité des entreprises. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à voir dans quelle situation se
trouvent les entreprises où ont été signés de tels accords.
Pour revenir à l’automobile, Renault va mettre en place un accord de ce type à l’ensemble des salariés pour maintenir la compétitivité du groupe, alors que d’un point de vue fi nancier la société
ne s’est jamais portée si bien (cf. la trésorerie de 13 milliards d’euros).
Chez PSA, la direction va faire passer le temps de travail à 40 heures sur le site de Poissy qui récupère la production de la C3 faite à Aulnay. Ce qui signifie clairement qu’il va être demandé à
moins de salariés de produire plus. C’est l’illustration des conséquences directes de l’ANI et de ces accords dits de compétitivité.
La sortie de crise passe par la relance de la consommation et du pouvoir d’achat
En France, une part croissante de la richesse créée sert à rémunérer les apporteurs de capitaux, avec des conséquences de plus en plus néfastes pour l’ensemble de l’activité réelle, comme
l’illustre le graphique ci-dessous où il apparait que depuis 2003 les entreprises privées dans notre pays (hors banque et assurances) versent plus de dividendes qu’elles
n’investissent. (Document 3 page 6 du courrier Fédéral N°346 du 20 04 2013)
Aux résultats colossaux mentionnés précédemment s’ajoutent 170 milliards d’aides publiques dont bénéficient les entreprises en France. A ces aides, il conviendrait d’ajouter l’avant
dernier cadeau du gouvernement au MEDEF à savoir le crédit impôt compétitivité qui devrait coûter la bagatelle de 20 milliards d’euros.
Le travail n’est pas un coût
Ce qui crée de la richesse nouvelle, de la «valeur ajoutée», c’est bien le travail humain. La valeur ajoutée = richesse nouvelle = biens et services nécessaires pour satisfaire les besoins
sociaux et économiques. Ni la machine, ni l’argent ne créent de la valeur. De l’argent en tant que tel ne peut pas fructifier. Une machine, même des plus sophistiquées et perfectionnées, ne
produit pas non plus en soi de la valeur. Les machines, équipements et matières transmettent leur valeur au prorata de leur participation à la production. La force de travail ne transmet pas
seulement sa valeur, elle produit aussi une « valeur ajoutée ». (Document 4 page 6 du courrier Fédéral N°346 du
20 04 2013)
C’est dans l’humain que les entreprises et le gouvernement doivent investir et non dans la rémunération aveugle du capital.
La sortie de crise passe par la relance de la consommation et du pouvoir d’achat.
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