Renault va supprimer au moins 7500 emplois. Qu’il n’y ait pas de plan social, parce que ces suppressions d’emplois résultent en partie de départs à la retraite non remplacés, qu’il n’y ait
prétendument pas de licenciement sec, n’y change rien : c’est une attaque contre tous les travailleurs. Cela fera 7500 emplois de moins, 7500 chômeurs qui auraient pu là trouver un emploi et qui
seront condamnés à y rester, et autant de travail qui retombera sur le dos des ouvriers de Renault.
Cela fait des semaines que la direction de Renault est passée à l’attaque et veut faire signer aux syndicats des accords de compétitivité qui seront autant de reculs : suppressions de jours de
RTT, mobilité forcée qui obligerait un ouvrier à faire jusqu’à 100 ou 150 km voire plus par jour, aller-retour, pour rejoindre l’usine où il y aurait besoin de bras, possibilité de moduler le
temps de travail et les salaires en fonction de l’activité.
Depuis des mois le patronat flanqué du gouvernement nous expliquent que les accords de compétitivité préserveront l’emploi ! Renault prouve le contraire : les patrons veulent la flexibilité tout
en supprimant les emplois, le beurre et l’argent du beurre. Et l’Etat, actionnaire pour 15% de Renault est complice.
Les travailleurs n’ont pas à accepter ces sacrifices. « La débâcle de l’automobile française » a bon dos ! Il y a certes une chute des ventes en France, mais le groupe Renault continue de faire
des bénéfices : 3,4 milliards en 2010, 2,1 milliards en 2011 et 786 millions d’euros de bénéfice net pour les 6 premiers mois de 2012. Fin 2011 Renault avait même 11,1 milliards de réserve de
liquidité.
Dans cette période de crise et d’explosion du chômage, il faut imposer la priorité aux emplois ! Cela fera baisser la rentabilité du groupe ? Cela leur coutera de l’argent ? Oui, et alors !
Pourquoi faudrait-il que ce soient les travailleurs qui perdent de l’argent en étant condamnés au chômage ?
C’est aux capitalistes d’assumer les pertes sur leurs profits et, au besoin, sur leurs fortunes privées, pas aux travailleurs !
Communiqué de Nathalie Arthaud - 16 janvier 2013