Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Faurecia Beaulieu Structures

  • : La CGT de Faurecia Clean Mobility (Beaulieu Structures)
  • : C'est le blog de la CGT de Faurecia Systèmes d’Échappement (Faurecia Clean Mobility) à Beaulieu Protos, Seloncourt, Bavans et R&D Moteurs à Etupes
  • Contact

 faurecialogo

Recherche

Archives

Catégories

3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 17:52
Les salariés d’Aulnay ne se sont pas laissés diviser.
La direction voulait nous diviser en essayant de muter (en provisoire !) toute une partie d’entre nous, sans avoir discuté d’aucune des conditions et sans aucune garantie.
C’est le rejet massif des salariés de cette division qui a fait reculer la Direction. Ce rejet s’est traduit notamment par la motion des syndicats d’Aulnay contre, signé par plus de mille salariés en une journée ! Et le 25 octobre, la pression a été mise par 400 salariés qui se sont rendus à Paris et une centaine de salariés qui sont allés à Faurécia Méru (filiale à 57 % de PSA ) qui fabrique les planches de bord C3, DS3, 208, espace Renault et Smart.
La direction centrale a donc dès le début de cette réunion du CCE renoncé à sa manœuvre de division sur les mutations qui s’est finalement retourné contre elle puisqu’elle a dû accepter un début de négociation. Un 1er rendez-vous est prévu le 7 novembre à Paris pour établir un calendrier de réunions, la composition des délégations et les « thèmes » abordés.
La CGT a insisté pour élargir les délégations syndicales aux salariés non-syndiqués.
Ces négociations doivent aboutir à un accord groupe mais il faut aussi un accord spécifique pour Aulnay qui est forcément un cas à part.
PSA va vouloir faire des négociations express, bouclées en 2 mois. Pas question ! Ce sont les salariés et eux seuls qui décideront quand les négociations seront terminées.
Il faut constituer le cahier de revendications des salariés et l’imposer.
Pour les réunions du 7 novembre et la réunion tripartite du 8 novembre (avec le Préfet et PSA) il est impératif de présenter un cahier de revendications unique regroupant toutes les revendications des salariés.
Cela veut dire qu’il faut que tous les salariés continuent à mettre par écrit leurs revendications. Ensuite, il faudra les réunir en un cahier unique qui devra être validé par le plus grand nombre de salariés en Assemblée Générale.
Réunion tripartite à Bercy du 25 octobre : une opération de communication.
Comme nous l’avions prévue, il n’en est rien ressorti : PSA n'a strictement rien cédé et le Gouvernement, en la personne de Montebourg, n'a strictement rien demandé. Nous avons rappelé les revendications des salariés et dénoncé la politique de PSA à Aulnay de faire monter la tension notamment avec les retraits illégaux sur les payes.
7 milliards pour garantir les profits de PSA et rien pour garantir nos emplois.
Le Gouvernement va garantir à hauteur de 7 milliards les emprunts de la Banque PSA Finance. Une banque pourtant bénéficiaire ces dernières années (271 millions d’euros de bénéfices au 1er semestre) et qui dispose de 8 milliards de liquidités d’après le directeur financier de PSA.
C’est une provocation supplémentaire, de garder grand ouvert le robinet des aides publiques (nos impôts) pour PSA, alors que l’entreprise s’apprête à licencier et affirme que cette aide de l’Etat ne change rien au plan de suppressions d’emplois !
Pour défendre nos emplois, imposer nos conditions et nos garanties nous ne pouvons compter que sur notre propre force, notre nombre et notre détermination
Partager cet article
Repost0
21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 11:27
Mon fils m’a dit un jour :
Vous êtes des vieux cons
Avec tous vos discours,
Et il avait raison.
Soixante huit c’est fini,
Ça ne reviendra pas.
Vous n’avez  rien compris.
Nous, on ne veut plus de ça.
Et il avait raison.
Pourtant, contre une loi,
Ils étaient des millions
Marchant du même pas.
Puis, les mêmes méthodes,
Et puis le même sans,
Des trucs vieux comme Hérode
Pour effrayer les gens.
Et ils ont découvert,
Comme je découvris,
Ce dur combat amer,
Ce combat qu’est la vie.
Et ces cerveaux en friche
Qui matraquent et qui tuent,
Seuls arguments des riches
Face au cri de la rue.
Même s’ils le réfutent,
Ce qu’ils ont vu en face,
C’est cette vieille lutte
Qui se nomme : des classes
« Poésie en bleu » Roland Massebeuf, ouvrier et délégué CGT à la fonderie de Peugeot-Sochaux, recueil de poésies - éditions Saint-Germain des prés 
novembre 1987
Partager cet article
Repost0
12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 08:01

Prudhommes payants : toujours aucun changement
Lorsque le gouvernement Sarkozy a imposé la taxe de 35 € sur le droit de saisir le tribunal des prudhommes, l’ensemble des organisations syndicales ont dénoncé cette attaque. Notre pétition a rassemblée pus de 14 000 signatures, dont plusieurs milliers de délégués syndicaux, de délégués du personnel, responsables d’union locales, départementales ou régionale, de conseillers prudhommes, de militants ouvriers. D’autres initiatives ont convergé dans le même sens. C’est le droit le plus élémentaire des salariés à se défendre contre l’injustice qui est attaqué par cette taxe indigne.

 Nous avons sollicité le gouvernement, par une lettre au premier ministre, M. Ayrault, pour que cette mesure soit abrogée. Cette lettre a été transmise au garde des sceaux, Mme Taubira, où elle semble avoir été oubliée. Il semble clair que pour le nouveaugouvernement, supprimer cette taxe indigne n’est pas une priorité, ni même un projet. Ils se contentent d’appliquer la législation anti-ouvrière qui leur a été léguée par le gouvernement Sarkozy.

Pourtant, chaque jour, des injustices patronales sont commises, des salariés sont licenciés abusivement, le droit du travail est bafoué. Les prudhommes sont souvent, pour les salariés du secteur privé et les contractuels du secteur public, le dernier recours contre ces injustices. La taxe est un frein à l‘exercice de ce droit.

 La mobilisation pour la gratuité des prudhommes doit se poursuivre jusqu’à ce qu’elle soit abrogée.

 Pour la campagne "les prudhommes doivent rester gratuits"

 Nicolas Dessaux, coordinateur

 Signez, faites signer la pétition :

 http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=prudhomm

 Contactez la campagne : ndessaux@altern.org / 06 17 56 01 74

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 17:57

logo-FSCInterview de Philippe CORDAT, secrétaire général de l’Union régionale CGT de la région Centre (qui regroupe 6 départements : le Cher, l’Eure-et-Loir, l’Indre, l’Indre et Loire, le Loire et Cher et le Loiret) dans Bastille République Nations (BRN) mensuel daté du 17 septembre 2012

Philippe CORDAT, secrétaire CGT Union régionale Centre, s'exprime
 

Le « sommet » de la CGT rallié à l’Europe ?

Un dirigeant régional analyse l’état des lieux.

Philippe Cordat donne ici son analyse de la situation économique et sociale, de ses causes européennes, et des enjeux pour la centrale syndicale.

BRN : A travers vos responsabilités, comment évaluez-vous aujourd’hui l’intégration européenne ?

Philippe CORDAT :

Il faut remettre celle-ci en perspective : l’Union européenne est née de la Communauté du charbon et de l’acier des années 1950, a promu le libre-échange, puis la libre-circulation des capitaux et des marchandises. L’Union économique d’aujourd’hui sert les intérêts qui l’ont mises sur les rails des l’origine : ceux du capital. Elle apparaît comme un véritable carcan qui étend sa mainmise sur tout, de la production agricole et agro-alimentaire jusqu’à la défense, en passant par l’eau, l’énergie… Bref, tout ce qui structure les activités des pays, et la vie même de ses habitants.

BRN : Mais ses partisans invoquent la nécessité de coopérations …

Philippe CORDAT :

Ladite « construction européenne » est aux antipodes de véritables coopérations. Sa raison d’être a pour noms : restructurations, privatisations, remise en cause du fondement des protections sociales. En France, la Sécurité sociale est une conquête largement issue du programme du Conseil National de la résistance qui a soustrait une part de la rémunération du travail à l’emprise du capital. Le patronat s’est organisé au niveau européen pour dicter sa loi, et remettre en cause ces acquis.

BRN : Y a-t-il des conséquences particulièrement visibles dans votre région ?
 
Philippe CORDAT :

La région Centre est notamment caractérisée par un poids important des implantations militaires et des industries de défense, elle est par exemple la première région productrice de munitions.

Nous avons donc subi de plein fouet la transformation de ce qui était l’établissement public GIAT SA, puis en la société de droit privé Nexter. Les conséquences sont lourdes sur l’emploi, de même qu’en termes de droits et de statut  des salariés. Et nous sommes en pleine restructuration de la production d’armements suivant une logique et un partage européens, avec l’arrivée de groupes privés, tels que Thalès et Dassault.

BRN : Une logique européenne, c’est-à-dire ?

Philippe CORDAT :

L’objectif de défense nationale a été supplanté par une ambition de défense européenne sous l’égide de l’OTAN. En fait de « défense », on devrait plutôt parler de projection aux quatre coins du monde, comme le montre la multiplication des missions « civilo-militaires » de l’UE ; et de « business » des armes pour maximiser les profits. Pour une région, cela signifie morcellement des productions jusquà la liquidation et au bradage de celles-ci selon des répartitions et arrangements au niveau européen, dont les sites de Bourges et de Salbris (ce dernier aujourd’hui liquidé) ont particulièrement fait les frais.

BRN : Comment évaluez-vous l’état d’esprit populaire sur ces enjeux ?

Philippe CORDAT :

Quand on est un syndicaliste CGT, on se doit d’adopter un point de vue « de classe » et de raisonner à partir des intérêts du salariat : ce qui nous importe au premier chef, c’est la réaction des ouvriers, employés, techniciens, cadres (en activité, en retraite, ou privés d’emploi). Lors des dernières élections, force est de constater que le vote des salariés s’est éparpillé comme jamais auparavant. Je pense que le rejet de l’Union européenne a été un des facteurs déterminants à cet égard, même s’il s’est traduit de manière confuse. Rappelons que les salariés avaient voté majoritairement contre le traité de Maëstricht en 1992, finalement adopté de justesse ; et que le NON massif du monde du travail au traité constitutionnel (TCE) a été déterminant dans le rejet de celui de 2005.

BRN : C’est la colère qui s’était ainsi manifestée ?

Philippe CORDAT :

C’est d’abord l’expérience. J’ai évoqué la protection sociale, mais il faut aussi citer les services publics, la recherche… La colère, elle, s’exprime le plus brutalement dans le secteur agricole, parmi les petits exploitants littéralement étranglés.

BRN : Sentez-vous que les salariés fassent le lien direct entre les attaques qu’ils subissent, et l’emprise de Bruxelles ?

Philippe CORDAT :

C’est souvent plus diffus, sauf pour ceux qui vivent directement les liquidations et fermetures. Là, nos syndicats d’entreprise soulignent les responsabilités- et sont souvent bien seuls : les autres organisations syndicales, dans les cas cités, ont fréquemment participé aux restructurations.

BRN : L’UE pousse aussi aux délocalisations…

Philippe CORDAT :

C’est le cas dans le secteur automobile, très présent également dans nos départements via les grands équipementiers. Ces derniers –tel Faurecia- contraignent nombre de sous-traitants à délocaliser leurs unités de production, en particulier vers l’Est de l’UE (Pologne, Tchéquie …).

Bruxelles verse ensuite des fonds, de même que les collectivités locales, pour financer les « cellules de reclassement », les « programmes de sécurisation » et les « plans sociaux » ! Cependant, ces délocalisations européennes semblent bien inaccessibles au niveau d’un syndicat d’entreprise, et provoquent souvent un sentiment d’impuissance.

BRN : En 1992, la direction confédérale de la CGT s’engageait résolument pour le NON à Maëstricht. En 2005, elle a tenté de maintenir la centrale dans un prudent retrait, avant que le Comité confédéral national (CCN) se prononce finalement pour le rejet du traité constitutionnel européen (TCE). Comment expliquer cette évolution spectaculaire ?

Philippe CORDAT :

Il faut tout d’abord se garder de considérer que la CGT est homogène. Dans sa longue histoire, elle a connu en son sein des courants divers – pour faire court : un courant «  révolutionnaire » et un courant « réformiste ». Ainsi, pour prendre un exemple vieux d’un siècle, la direction de la confédération s’était rangée, en 1914, du côté des bellicistes en appelant à l’ « union sacrée ». Cela s’est probablement fait à contre-courant du sentiment majoritaire des adhérents. La composition des directions est un facteur déterminant dans les affrontements entre les courants que j’ai citées.

BRN : Mais au moment du referendum sur le traité de Maëstricht …

Philippe CORDAT :

… Le bureau confédéral était largement acquis à la nécessité de lutter contre cette menace pour le pays et pour le monde du travail. Et la CGT a dû ainsi jouer un rôle important. Mais cela ne signifie pas que les dirigeants étaient unanimes. Ceux qui étaient porteurs d’une ligne « réformiste » faisaient déjà les yeux doux à l’intégration européenne. Logique : l’ « idée européenne » a été historiquement portée par deux forces : la social-démocratie et le Vatican. Les deux ne sont pas sans relais dans notre organisation, et ont fait de l’Europe un axe privilégié de leur influence en son sein.

BRN : C’est ce qui explique le couac de 2005 ?

Philippe CORDAT :

La composition de la direction confédérale avait alors évolué, au point que, à mon avis, si on avait fait un sondage auprès des membres de la Commission exécutive, on aurait trouvé une majorité pour le OUI. Au même moment cependant, un grand nombre d’organisations, parmi lesquelles plusieurs Unions départementales de notre région, ont consulté leurs syndiqués. La prise de position en faveur du NON a été massive. D’où le désaveu finalement infligé à la direction par le CCN (1).

BRN : En 1999, la CGT adhère à la Confédération européenne des syndicats (CES). Est-ce que cela a accéléré l’évolution des dirigeants confédéraux en faveur de l’Europe ?

Philippe CORDAT :

Personnellement je faisais partie de ceux qui n’approuvaient pas cette adhésion. A l’époque cependant il s’agissait, disait-on, de porter des idées de lutte au sein de la CES en restant nous-mêmes, et de pousser cette dernière sur le chemin de l’action.

BRN : Finalement, laquelle des deux organisations a influé sur l’autre ?

Philippe CORDAT :

Il faut regarder les choses en face. Certes, la CES organise régulièrement des manifestations transnationales. Mais elle reste plus que jamais intégrée aux institutions bruxelloises ; elle est d’ailleurs née en leur sein, avec l’objectif explicite de contribuer à la « construction européenne ». Elle ne remet en cause ni les fondements, ni même les principes pour lesquels l’UE agit en ce moment : effacement des souverainetés, remboursement des dettes au profit des marchés … Lors du débat sur feu le TCE, le site de la CES appelait explicitement à adopter celui-ci. Et jusqu’au referendum, les hauts dirigeants de la CES issus de la CGT ont fait campagne en ce sens.

BRN : Cet affrontement de 2005 a laissé des traces …

Philippe CORDAT :

Il a en tout cas ouvert les yeux de nombreux militants sur les positionnements des uns et des autres, ainsi que sur le rôle de certains groupes ou clubs associant dirigeants syndicaux et patronaux, avec la bénédiction et le soutien financier de Bruxelles. Il a également permis de mesurer l’ampleur de la perte de repères. Les dirigeants qui se sont laissé entra

îner ou dériver devraient aujourd’hui faire le bilan.

BRN : Bernard Thibault va-t-il engager cette évaluation critique ?

Philippe CORDAT :

Il ne semble pas en prendre le chemin. Le 8 décembre 2011, il cosignait, avec François Chérèque (CFDT) et d’autres syndicalistes européens, un texte affirmant notamment : "nous  continuons de soutenir qu’il n’y a pas d’autre solution que l’approfondissement du projet européen". Les auteurs vantaient notamment le modèle social européen. Les termes de cette tribune sont ahurissants. Je pèse mes mots : cet appel est en rupture totale avec ce qu’a affirmé la CGT pendant des décennies – je renvoie notamment à un livre de référence, publié en 1981 sous l’égide du responsable aux questions internationales (2) et qui comportait une analyse sans concession de la Communauté depuis le Traité de Rome.

BRN : Quelles ont été les réactions ?

Philippe CORDAT :

Quelques camarades que je connais ont été stupéfiés. Mais le texte est en réalité passé inaperçu du grand public et de la masse de nos syndiqués. Quoiqu’il en soit, il va bien falloir clarifier les choses : la CES a-t-elle constitué un « plus » pour les  salariés ? Il faudrait qu’un grand nombre de nos syndicats s’emparent de ces questions

BRN : Celles-ci auront-elles un écho lors du prochain congrès confédéral (mars 2013) ?

Philippe CORDAT :

Je l’espère. Pour l’heure, l’écho médiatique de sa préparation a plutôt porté sur la succession de Bernard Thibault, pour laquelle trois candidats ont été cités. Je note qu’aucun de ceux-ci ne semble remettre en cause l’orientation actuelle. Pour ma part, je souhaite que le choix se fasse sur notamment une question : qui sera le mieux à même de rassembler et de replacer la CGT dans une dynamique de conquête sociale ? A cet égard le critère déterminant est pour moi celui du parcours syndical : il faut que le ou la futur secrétaire général ait milité dans une entreprise, se soit confrontés aux patrons, sache ce que c’est qu’organiser une lutte, gagner de nouveaux adhérents ou collecter des cotisations sur le terrain.

BRN : C’est-à-dire l’inverse du profil des chefs de la CES …

Philippe CORDAT :

Exactement ! Ainsi, l’actuelle secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol, a fait toute sa carrière comme technocrate, conseillère puis dirigeante d’une fédération européenne, sans jamais avoir travaillé dans une entreprise. C’est le profil type  d’une syndicaliste « institutionnelle » à la tête d’une organisation institutionnelle. La CGT n’en est pas là, et il faut éviter à tout prix qu’elle en arrive là un jour.

BRN :En matière de syndicalisme « institutionnel », quel rôle joue le concept de « dialogue social », qui se traduit par exemple par l’organisation d’un « sommet social » à Bruxelles tous les six mois ?

Philippe CORDAT :

Le « dialogue social », de même que les « partenaires sociaux » qui le constituent, sont des clés grâce auxquelles les dirigeants patronaux, notamment à l’échelle européenne, entendent intégrer les salariés dans leur propre jeu. Faut-il préciser que les « partenaires » patronaux n’ont jamais envisagé de partager ni les profits, ni les décisions ? Il s’agit plutôt de balader les syndicalistes – que ce soit au niveau des groupes, des branches, des pays, ou de l’UE – afin d’éloigner ceux-ci des entreprises et de leurs collègues. Ce « dialogue social » est la tasse de thé des gouvernements sociaux-démocrates, mais la droite n’est généralement pas en reste. D’ailleurs, beaucoup de salariés l’ont bien compris : dès qu’on leur annonce un « dialogue social », ils se demandent quel mauvais coup va être annoncé …

BRN : Quelle est l’alternative ?

Philippe CORDAT :

Ce n’est pas de « dialogue social » dont les salariés ont besoin, mais de négociations sur leurs propres revendications ! Ces négociations se caractérisent par le fait qu’elles s’appuient sur un rapport de force, et non sur la recherche d’un consensus. Et elles doivent partir d’un principe essentiel : ce sont les besoins sociaux, et ceux du pays, qui doivent être le véritable moteur de l’économie.
 
(1) Le Comité confédéral national (CCN) qui rassemble les représentants des Fédérations et Unions départementales, est l’organe souverain entre deux congrès.

(2) René DUHAMEL, "Aux quatre coins du monde". Editions sociales, 1981.

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 16:44

UN CRI DE COLÈRE

La force de la raison d’un militant en passe de tout quitter.

Durisotti – Faurécia – FM – Bridgestone - Cheminées Philippe – Doux – Carrefour – Vistéon- Renault - Aspéram… des noms d’entreprises qui retentissent parmi tant d’autres dans l’histoire de la classe ouvrière du département du Pas de Calais, et pourtant !

Des milliers de salariés sont aujourd’hui, soit livrés en pâture aux liquidateurs judiciaires, soit forcés et contraints au chômage partiel, soit mutés dans d’autres sites… Les uns sont sacrifiés sur l’autel des profits financiers, d’autres sont des victimes des plans de restructuration des grands groupes, et enfin il y a ceux qui subissent l’appauvrissement de la population.

Un fil les uni, dans chacune de ses entreprises, il y a un syndicat CGT… et pourtant !

Derrière ce sigle CGT résonne aussi une histoire qui pendant 100 ans a contraint le patronat et même des gouvernements à répondre aux revendications des travailleurs en lutte et organisés avec leur syndicat… et pourtant !

On constate que ce sigle, symbole des luttes est désormais bafoué par quelques « cul assis » vissés sur un fauteuil, et pour qui la CGT n’est plus un syndicat de travailleurs mais une entreprise où ils font carrière, avec un seul bémol, ils n’ont pas la crainte du DRH ou du patron qui annoncent la fermeture, le chômage, une mutation…

Alors que leur rôle est d’unifier les luttes, de les rendre visibles, de tout mettre en œuvre pour créer la solidarité entre ceux qui sont touchés et ceux qui risquent d’être touchés à tout moment, d’organiser la riposte, d’informer, d’analyser… ces permanents et détachés syndicaux ou embauchés syndicaux, mis au service des structures interprofessionnelles, de quelques heures par semaine au plein temps… ne semblent pas convaincus qu’ils sont là pour faire ce travail, ou n’ont peut-être pas conscience de la situation d’urgence… et pourtant !

Pavaner, critiquer, agir en contrebande pour déstabiliser, mentir et faire croire… semblent être leurs seules préoccupations pour conserver ces trônes dorés qui apportent un confort de vie quotidienne et le sentiment d’être dirigeant reconnu.

Confort de vie et statut de dirigeant, quand d’autres subissent de plein fouet les plans patronaux ou gouvernementaux, ne sont pas compatibles avec les trois lettres qui ont fait trembler les patrons et les politiques, les trois lettres du sigle CGT.

Il est certain que les normes imposées par la vie dans un système ultralibéral favorisent plus l’opportunisme et l’individualisme, que la classe pour soi et le tous ensemble, mais pour un dirigeant syndical dans la 1ère des organisations syndicales, ces normes ne s’appliquent pas, normalement… et pourtant !

Au nom de l’unicité du syndicat, pour ne pas fâcher, pour ne pas apparaître comme un contestataire, par crainte de perdre le « Cézanne » que représente un mandat de délégué syndical qui ouvrirait des portes… ils sont rares ceux qui osent aujourd’hui s’élever contre toutes les pratiques qui vont à contre-sens de la réalité que subissent les travailleurs.

Or, le coup de balai qui s’impose ne touche pas ceux qui refusent de lutter ou agissent en diviseurs, par contre il est manié subtilement dans une forme de chasse aux sorcières contre ceux qui entendent lutter, agir et rassembler.

La démocratie syndicale n’existe plus, mais les porteurs de mandats corporatistes savent mettre à profit les congrès pour conserver les « trônes » d’où ils dominent sans partage, et cultivent leurs égos en faisant croire qu’ils ont des capacités.

Ainsi se créent des « clans » qui sont, soit ralliés soit isolés selon les besoins de quelques-uns à se maintenir avec opportunisme à des postes clés dans l’appareil, ce sont des pratiques dignes du sectarisme le plus nauséabond.

La notion interprofessionnelle, force historique de combat de la CGT devient petit à petit une chimère pour laisser la place au corporatisme dominant et aux opportunistes en mal de carrière et de privilèges liés au poste.

En effet, force est de constater qu’aujourd’hui, les structures interprofessionnelles sont des proies pour des pseudos militants qui n’y connaissent rien à l’univers de l’interprofessionnel où il faut savoir s’adapter à une multitude de problèmes, et à la polyvalence. Mais comment sera l’avenir quand très peu savent s’adapter à cet univers contraignant qui prend du temps et qui oblige à énormément de sacrifices sur sa vie personnelle.

C’est de cette manière, celle de l’infiltration et du poste à conquérir, que se créent des écœurements et l’idée d’être des dindons d’une farce organisée… Les éléments les plus engagés, les mieux armés, les plus pointus, les plus rassembleurs, les plus travailleurs, les plus conscients… quittent ou s’isolent…

Mais aujourd’hui, rappeler cela dans le débat, déclenche des menaces et crée des conflits… et pourtant !

Le capitalisme a-t-il gagné son pari de faire du syndicalisme un partenaire social et une arme contre les travailleurs, comme il a réussi à retourner vers lui de nombreuses organisations politiques, même de gauche ?

http://www.legrandsoir.info/la-force-de-la-raison.html
Partager cet article
Repost0
14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 10:18

Faurecia, l’équipementier automobile implanté à Méru, subit la crise et les difficultés de PSA. Deux cents intérimaires ne devraient pas voir leur contrat renouvelé en octobre.

Depuis quelques jours, l’angoisse est bien présente sur le site de Faurecia, l’équipementier automobile installé à Méru. Les 350 salariés en CDI se demandent comment leur entreprise va traverser la crise que subit le groupe PSA. Tous craignent que la « diminution de production passe par une restructuration ». Pour les 200 intérimaires présents dans l’entreprise depuis juillet, la réponse est tombée, leur contrat ne sera pas renouvelé en octobre.

C’est une des répercussions directes de la fermeture annoncée du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). En effet, Faurecia est plus qu’un sous-traitant de Peugeot puisqu’il est détenu à 57% par le groupe PSA. C’est pour cette raison que les organisations syndicales de l’entreprise ont lancé une procédure judiciaire devant le tribunal de Paris. Un référé pour « défaut d’information » a été déposé mardi et le jugement sera prononcé le mardi 25 septembre. « Cette procédure a été lancée parce que nous, organisations syndicales de Faurecia, nous n’avons pas été consultées pour le plan de sauvegarde de l’emploi présenté par PSA, explique José Peintre, représentant CGT de Faurecia Méru. Comme PSA est actionnaire majoritaire de Faurecia, nous considérons ce plan comme illégal et nous demandons que le tribunal oblige PSA à informer et à consulter les instances représentatives des salariés de Faurecia pour tout ce qui concerne le plan social. »

Dernier fleuron industriel de la cité de la nacre Faurecia, anciennement Allibert, est installé à Méru depuis des décennies. L’entreprise est le dernier fleuron industriel de la cité de la nacre, une crise de l’équipementier automobile serait une catastrophe pour un bassin d’emploi déjà sinistré. Lorsque Faurecia a cherché un site pour installer son centre de recherche, Méru était en balance avec un site allemand. La direction du groupe a penché pour Méru à cause « de son unité de production située idéalement à proximité des sites PSA d’Aulnay et de Poissy, réduisant ainsi les coûts de transport ». Logique donc que Faurecia Méru soit directement impacté par le plan social PSA. Les intérimaires, qui sont des salariés indirects puisque payés par les agences d’intérim, en sont les premières victimes. Un classique puisqu’ils sont souvent considérés comme « une variable d’ajustement ».

D’autres mesures devraient accompagner cette première décision. Deux chaînes de production devraient s’arrêter de tourner la nuit (l’entreprise fait les trois huit). A Méru, Faurecia réalise les planches de bord et les panneaux de porte de la DS3, de la C3 et de la remplaçante de la 207. Trois voitures dont la fabrication était assurée par PSA Aulnay. Jointe hier, la direction n’a pas donné suite à nos sollicitations.

 

http://www.leparisien.fr/meru-60110/faurecia-200-emplois-menaces-a-cause-de-psa-14-09-2012-2164162.php

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 08:07

CGT SochauxOn retiendra du rapport de M. Sartorius qu’il entérine l’arrêt d’une usine de production et se contente de dire qu’il aurait préféré que ce soit les salariés de Madrid qui paient la note, plutôt que ceux d’Aulnay.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un peu court.

L’analyse de la situation ne va pas jusqu’au bout, en se contentant de répéter des lieux-communs sans s’interroger sur leur validité.

Enfin le rapport n’esquisse aucune piste alternative.

La CGT attend une étude plus sérieuse et moins orientée de la part de l’expert du CCE, et appelle les salariés à rester mobilisés pour défendre leurs emplois face à tous ceux qui voudraient les enterrer.

Un périmètre qui n’est pas anodin.

Au lieu d’analyser la situation globale du groupe PSA, le rapport tombe dans le piège d’une étude limitée à la « branche automobile », présentée comme déficitaire.

Ainsi, le groupe PSA perdrait de l’argent à fabriquer des automobiles (entreprise PCA) mais en gagnerait en fabriquant les sous-ensembles (Faurecia), en transportant les voitures sur des trains et des camions (GEFCO) et en les vendant (Banque PSA finance). Cette analyse par le petit bout de la lorgnette, fait l’impasse sur les prix de transfert entre les sociétés du groupe qui permettent les vases communicants entre les différentes sociétés du groupe.

Quant aux comptes présentés pour le premier semestre 2012, les premiers éléments fournis par l’expert du CCE, montrent qu’ils ont été délibérément plombés par la direction PSA, afin de justifier son plan de casse, en utilisant des artifices comptables : jeu sur les provisions, et gonflement inédit des volumes passés en investissement. On peut s’étonner que ces éléments n’aient même pas été relevés dans le rapport de M. Sartorius.

Un constat résigné sur les pratiques de l’actionnaire familial.

Le rapport constate, que dans une période qui nécessitait de forts investissements pour le développement international et les véhicules du futur, les actionnaires ont préféré des distributions massives de dividendes (2,8 milliards d’€) et une politique couteuse de rachats d’actions (3 milliards d’€). (page 22 du rapport).

Mais le rapport n’en tire aucune conclusion sur la nécessité que l’actionnaire répare les dégâts qu’il a causés à l’entreprise. La CGT qui a depuis plusieurs années dénoncé cette gabegie a, en l’espèce, fait preuve d’une grande responsabilité économique.

De même le rapport ne pointe pas que ces dividendes amassés par la famille Peugeot au sein de la société FFP, n’ont pas été réinvestis dans la branche automobile mais dans les vins de Bordeaux, les sociétés d’autoroutes, les instituts de sondage ou les chaines de maisons de retraite.

Le mythe des surcapacités

Le rapport reprend à son compte le lieu-commun des « surcapacités de production ». Mais sans la moindre analyse critique : Surcapacités par rapport à quoi ?

§         Par rapport aux besoins ? Les besoins d’automobiles en France, en Europe et sur la planète restent immenses. Combien de millions de personnes voudraient une voitures ou en changer ? Sans même parler des délais d’attente des clients qui commandent un véhicule Peugeot ou Citroën.

§         Surcapacité par rapport aux perspectives de ventes ? Le rapport, comme la direction PSA bâtit son argumentation sur la perspective de poursuite et d’aggravation des politiques d’austérité en Europe, qui plomberait pour longtemps le pouvoir d’achat des consommateurs. On notera que c’est en complète contradiction avec les déclarations du gouvernement qui prétend œuvrer pour la relance de la croissance. Le rapport ne s’interroge pas non plus sur les raisons qui amènent une baisse des ventes du groupe PSA supérieure à la baisse des marchés automobiles. Cela aurait pourtant permis de s’interroger sur la stratégie de PSA qui préfère la marge au volume : « vendre cher plutôt que vendre plus », stratégie financière, qui coûte cher en matière de volume d’activité et d’emplois. 

§         Surcapacité en rapport avec le taux d’utilisation de l’outil industriel ? Le rapport reprend à son compte la volonté des actionnaires de rentabiliser au maximum le capital en fabriquant des voitures jour et nuit, semaine et samedi. La CGT ne s’inscrit pas dans une logique qui prive certains de travail tandis que d’autres devraient fabriquer les voitures la nuit ou le week-end.

§         Surcapacité en rapport avec les charges de travail ? Le rapport n’aborde même pas la question des conséquences sur la santé des salariés des règles actuelles de production sur les chaînes de montage, qui ruinent pourtant la santé des milliers de salariés par l’explosion des TMS et des burn-out.

Quelles alternatives ?

Le rapport Sartorius constate que le plan de PSA n’est qu’un plan de réduction des coûts et de suppressions d’emplois mais qu’il ne présente aucune perspective crédible sur l’organisation des études et de l’outil de production pour les prochaines années.

Mais le rapport s’en tient à ce simple constat et renvoie à la fin des discussions entre PSA et GM.

Il en oublie de dire que ce plan de restructuration amènerait PSA à réduire le nombre de silhouettes produites, en raison d’un outil industriel rendu insuffisant par la fermeture d’un site. Ainsi la future T9 (remplacante de la 308) n’aurait ni version 3 portes, ni coupé-cabriolet.

Il en oublie de dire que le plan du gouvernement d’aide à l’achat de voitures électriques n’a de sens que si la direction PSA lance la fabrication de véhicules électriques en France, au lieu de se contenter de les importer du Japon.

Le rapport n’étudie donc aucune piste alternative, ni en matière de répartition des productions, ni en matière de fabrications nouvelles. Il se contente de tenter d’opposer les salariés français et espagnols, en laissant entendre que la fermeture de l’usine de Madrid serait préférable à celle d’Aulnay.

 

La CGT attend une étude plus sérieuse et moins orientée de la part de l’expert du CCE, et appelle les salariés à rester mobilisés pour défendre leurs emplois face à tous ceux qui voudraient les enterrer.

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 08:30

logo-FSCBernard Arnault, première fortune de France et 4 ème du monde, annonce qu'il veut aller rejoindre ses pairs en Belgique, à commencer par son vieil ami, le baron et grand capitaliste Albert Frère. Il montre à tous qu'il n'a qu'une patrie, celle du fric et de son intérêt de classe, comme les émigrés de 1792, comme le patronat français durant la seconde guerre mondiale se rangeant de manière « décomplexée » derrière Hitler. Ne cherchons pas très loin : si le grand patronat a toujours crié « plutôt Hitler que le Front Populaire » en faisant le choix de la défaite, s'il était absent du Conseil National de la Résistance, c'est qu'entre 40 et 44, les profits, c'est Hitler.

C'est ce même capital, vaincus et vainqueurs réunifiés par les exigences de l'accumulation et de la lutte contre le mouvement ouvrier, qui a conçu la construction européenne, vendue aux écoliers à travers les figures des « pères de l'Europe », en réalité tous hommes du capital spécialistes de l'anti-communisme ou collaborateurs actifs du nazisme.

Il s'agissait de briser la résistance ouvrière et de construire un espace de valorisation du capital supranational : chômage de masse, précarité et flexibilité de l’emploi, mise en « concurrence libre et non faussée » des peuples et des travailleurs, destruction de la protection sociale, asphyxie des services publics et privatisations, privation des peuples de leur souveraineté jusqu'au TSCG et MES qui visent à placer les budgets et les parlements nationaux sous la tutelle directe du capital financier.

Le vieux rêve de la droite la plus réactionnaire sera alors réalisé : l'effacement non seulement de 1945 mais aussi de 1789 !

Cette lutte de classe planifiée et menée activement est reconnue voire revendiquée par ses promoteurs et ses profiteurs. Ainsi Warren Buffett, (3ème fortune du monde juste devant... Arnault) déclarait-il en 2005 : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ».

Il fut aussi un temps où les plus grandes forces syndicales rendaient coup pour coup et, par exemple, n'hésitaient pas à mener campagne ouverte contre l'UE née du Traité de Rome en 1957. A l'époque, les discours et les articles sur l'Europe de Benoit Frachon, secrétaire général de la CGT, ne parlaient pas d'Europe sociale et n'escamotaient pas les enjeux pour les travailleurs :

 

« La CGT a dénoncé ces mensonges et mis à jour le caractère impérialiste de cette opération des monopoles qui ne visait ni au bien des peuples ni à l’amélioration des conditions de vie et de travail des prolétaires ni à l’établissement d’une amitié entre les peuples favorables à la paix, mais uniquement aux intérêts des capitalistes, placés dans les conditions actuelles, devant la nécessité d’une concentration industrielle et bancaire de plus en plus impérieuse.

 

Le Marché commun n’a pas et ne pouvait pas aboutir à l’amélioration de la situation de la classe ouvrière. Il l’a aggravée. Le Marché commun, sous le signe des monopoles, ne pouvait pas ne pas aboutir à ce que ces derniers dominent de plus en plus l’Etat dans chacun de ses pays où tous les gouvernements exécutent désormais fidèlement leur politique.

 

La domination des monopoles qui a abouti, dans tous les pays du Marché commun, à l’installation de gouvernements à leur dévotion, est une menace permanente pour les libertés ouvrières et démocratiques.

 

Nous le disons très franchement aux militants des organisations qui participent aux institutions du Marché Commun, nous n’avons aucune confiance dans la possibilité de transformer ces organismes, de les infléchir vers une politique différente.

 

Quelles que soient les modifications qui puissent leur être apportées, ils poursuivront leur politique actuelle aussi longtemps que les représentants des monopoles et les gouvernements à leur dévotion en seront les animateurs et les bénéficiaires. Nous nuirions à la collaboration fraternelle des peuples, nous retarderions l’union ouvrière pour le progrès, pour la liberté et la paix, si nous laissions croire un seul instant que dans l’Union européenne que les capitalistes veulent réaliser, il y a la moindre parcelle de cet internationalisme auquel aspirent les travailleurs. Nous devons au contraire démasquer leurs subterfuges et expliquer que les Etats-Unis d’Europe dont parlent d’abondance les représentants les plus typiques des monopoles, ne seraient qu’une simple association réactionnaire d’exploiteurs unissant leurs efforts pour maintenir les peuples sous leur domination, et empêcher l’évolution de la société vers le socialisme, vers une véritable collaboration fraternelle des peuples. »  (Benoit Frachon, Au rythme des jours)

 

Un demi-siècle plus tard, Benoit Frachon et la CGT avaient-ils raison ou tort ?

 

Régression sociale tous azimuts et recul de civilisation, guerres impérialistes, organisation par l'Europe elle-même au Luxembourg ou à Monaco du blanchiment de l'argent sale, bienveillance vis-à-vis des mouvements fascistes qui se développent partout, à commencer par la Grèce où le mouvement pro-nazi « Aube dorée » est non seulement toléré mais encouragé par la troïka comme diversion à la résistance populaire...

 

Mesdames-Messieurs de la Confédération Européenne des Syndicats, mesdames-messieurs des Etats-majors syndicaux, de la sociale démocratie en général, votre « Europe sociale » est un slogan inadmissible. Que faites-vous d'autre en reprenant ce slogan mystificateur et en développant vos bavardages sur la négociation entre partenaires sociaux que de reprendre le vieux slogan capitaliste « association capital-travail », au cœur déjà des périodes les plus sombres ?

 

Oui, l'Union européenne « est une entente, une association des grands capitalistes en vue d’essayer de surmonter leurs contradictions et de renforcer leur puissance sur le dos des masses exploitées. » (B. Frachon, 1962)

 

C'est à ce titre que le mouvement syndical doit la combattre.

 

Front Syndical de Classe, 10 septembre 2012

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 07:15

Depuis 2007, la part de l’industrie a effectivement baissé de 18% à 12% ce qui est énorme en 5 ans.

Ceci étant, l’industrie française a baissé avant 2007 car nombre de nos fleurons industriels ont été privatisés, puis par le biais d’OPA hostiles ou d’alliances contraires aux intérêts nationaux ( mais faites alors avec la bénédiction des différents gouvernements), la plupart, je dis bien la plupart c’est important de le savoir, de ces grandes entreprises françaises ont été démantelées mécaniquement, je dirais même minutieusement par leurs acquéreurs qui n’étaient autres que les ex concurrents.

On nous a tannés pendant des années, avec les pays du Maghreb, royaume de la confection, puis ensuite avec la Turquie laïque tournée vers l’Europe, la Roumanie et surtout la Chine que les médias qualifient d’usine du monde. On nous a expliqué à grands renforts de graphiques, de tableaux et de statistiques débiles pondues par des pseudos spécialistes, bien pensants de la mondialisation et du néo libéralisme, que l’avenir ce n’était plus l’industrie, que l’on pouvait s’en passer, comme on pouvait se passer de la plupart des gens qui travaillent dans le secteur primaire ou l’agriculture, et que nos orientations devaient être les technologies et les prestations à fortes valeurs ajoutées, la recherche et les services.

Mais quand on regarde de près ce qui se passe, l’on voit que les agriculteurs ont augmenté la taille de leurs exploitations et ont acheté des tracteurs plus gros que l’on importe, parce que nous n’avons plus d’industrie. Ils sont ensuite obligés pour faire les récoltes d’employer massivement de la main d’œuvre immigrée, parce que les métiers manuels ont été dévalorisés, et le prix de la main d’œuvre sans cesse tiré vers le bas. Si la taille des exploitations a augmenté, ce n’est pas parce que la France ne produit pas assez, mais parce que l’on veut exporter nos productions. La part des exploitations familiales a drastiquement baissé et les prix d’achat des produits agricoles aussi, par contre ils explosent dés qu’ils se retrouvent sur les étales des grandes surfaces…..

Dans l’industrie, on a supprimé la plupart des grandes entreprises sans ne tenir compte des emplois directs et surtout induits, et la perte des technologies et des savoir faire. Cela a fait pression sur les salaires et a favorisé l’exode rural et la fermeture des services publics dans les campagnes. On n’a pas filé un rond à la recherche, pire on a démotivés certains chercheurs avec des tracasseries administratives qui les ont contraints à l’exil.

Car toutes les entreprises ne peuvent pas être dans les créneaux des hautes technologies, tout le monde ne peut pas être ingénieur, tout le monde ne peut pas être enseignant, infirmier, commerçant, aide à domicile et j’en passe.

Ce qui est très grave c’est que notre pays a manqué de vision industrielle depuis 20 ans, et qu’il faut un FN à 18%, une crise financière et spéculative d’une violence inouïe, pour que nos politiques se rendent compte de cela. Favoriser l’entrepreneuriat ce n’est pas faire des allègements de cotisations sur les salaires ou des niches fiscales. Cette politique de la réduction des « charges » est une énorme connerie, c’est une faute politique,

Pourquoi ? Parce que les politiques de baisses des cotisations (mal-nommé charges par le patronat) ne sont bonnes, et encore sous certaines conditions de croissance, que pour les entreprises exportatrices. Pour le reste c’est du flan. En revanche quand vous décidez d’importer d’autres produits, vous devez vous assurer que les produits que vous importez sont éthiquement, économiquement, socialement et humainement produits dans les mêmes conditions. Faute de quoi vous devrez avoir recours à un ré-équilibrage taxatoire pour que la concurrence soit loyale et non faussée. Or précisément c’est ce que l’OMC, l’Europe néo-libérale ne veut pas faire. C’est pour cela que notre industrie est mal en point. Nous n’avons pas su imposer ce point à nos partenaires européens.

D’aprés mbdx33

A lire également : OU SONT PASSES NOS SALAIRES ? sur Conscience Citoyenne Responsable.

http://2ccr.unblog.fr/2012/07/09/ou-sont-passe-nos-usines/

Partager cet article
Repost0
30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 17:11

Déclaration FSC
Pas d’issue sans les luttes !

Si pour les travailleurs aussi (ceux qui partent comme ceux qui ne partent pas ?) les vacances constituent un moment particulier de pause et de tentative de mise entre parenthèses des dures réalités de l’année, pour les forces des privilèges et de l’exploitation, pour les marchés financiers, les multinationales et les institutions européennes à leur dévotion il n’y a pas de trêve dans l’offensive contre le monde du travail!

- Pour les Fralib de Géménos c’est le refus de la direction de la multinationale Unilever aux profits plus que juteux de donner les moyens aux travailleurs d’une reprise de l’entreprise pouvant assurer la pérennité de la production et le succès économique et social de cette reprise !
Le patron Unilever Europe se faisant menaçant et intimant au gouvernement de s’aligner sur ses décisions, sous peine de "grève" des investissements !

- Les salariés du groupe PSA d’Aulnay se voyant enjoints d’accepter le plan "social" concocté par la direction, incluant la fermeture du site et soumis au chantage patronal habituel en la circonstance : "si vous n’acceptez pas ce plan et ces décisions et bien ce sera pire" et tentative de division elle aussi traditionnelle, "c’et le sort de l’ensemble des salariés de PSA (100.000) qui est en jeu ! "

- Tandis que le chômage flambe, les plans sociaux sont aussi l’occasion comme c’est le cas chez Néo security d’une opération anti-syndicale où la direction dans la foulée tente de se débarrasser en priorité de 180 militants syndicaux !
La liste des mauvais coups pourrait s’allonger : explosion du chômage, prix à la pompe  qui frôlent des records historiques, prix alimentaires  mondiaux qui ont grimpés de 6 % en juillet, coût de la rentrée scolaire : hausse de 2.9 %, augmentation dérisoire du SMIC …!

choisir son camp

Nous l’avons dit au moment des présidentielles, il était nécessaire de défaire Sarkozy et de sanctionner sa politique.
Cela sans aucune espèce d’illusion sur la politique que le nouveau pouvoir socialiste mettrait en œuvre.

Ce que confirment les décisions majeures prises au cours de ces 100 premiers jours :

Au plan économique et social :

- malgré ses promesses de campagne électorale F. Hollande hésite à prolonger en actes concrets son engagement auprès des travailleurs de Fralib. Reçus à l’Elysée dans quelques jours on saura à ce moment là si les promesses sont tenues ou pas !

- s’agissant de PSA, Arnaud Montebourg pourfendeur de la mondialisation il y a peu, confronté à la volonté des travailleurs et du syndicat CGT en particulier, fait la leçon en invitant les salariés et les syndicats à faire preuve de responsabilité, c’est-à-dire en clair d’accepter la fermeture d’Aulnay pour soit disant sauver l’entreprise.
Comme si l’expérience des Conti et de multiples entreprises ne prouvait pas que l’acceptation du "moindre mal" (fléxibilité, perte de salaires, augmentation des horaires, mobilité …) de l’instant n’évitait pas au final la catastrophe de demain et la fermeture des entreprises !
Il s’agit donc d’un chantage éhonté à la soumission !

au nom de la dette et des déficits publics, sous couvert de "justice sociale" les plans et les réformes fiscales prévoient bel et bien une augmentation majeure de la CSG pour les salariés et les retraités tandis que les "boites à idées social-libérales" redoublent d’imagination pour remettre en cause les fondements et le financement de la protection sociale issus du programme du Conseil National de la résistance !
En résumé par la voix du ministre du "redressement industriel", le nouveau gouvernement comme tous ceux d’abord sensibles aux appels des possédants et du patronat (Ayrault à la réunion du MEDEF !) appelle les syndicalistes à "faire preuve de responsabilité économique dans la lutte sociale", c’est-à-dire en clair à consentir à la politique et aux décisions du grand patronat !

Alors que pour sortir de la crise, relancer l’économie, réindustrialiser le pays c’est sur les travailleurs qu’il faut s’appuyer, leur donner de réels pouvoirs dans les entreprises, interdire les licenciements boursiers …et donc s’opposer résolument au patronat, aux grands possédants, aux marchés financiers !

Au plan européen :

Le gouvernement s’apprête à faire voter précipitamment, sans débat et sans consultation populaire un nouveau traité européen qui entérinerait des politiques d’austérité sans fin et une mise en cause majeure de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale (Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance :TSCG).

C’est un véritable coup de force qui se prépare et qui mettrait à mal pour longtemps nos emplois, nos salaires, la protection sociale, les services publics… !
Parce adopter le TSCG c’est rendre irréversible (par une loi organique) la casse sociale, le démantèlement des services publics, au nom de l'euro et des déficits.

Le gouvernement a la volonté de faire adopter ce traité scélérat en urgence !
Il y a donc urgence à engager la lutte pour empêcher son adoption.
Encore une fois, compte-tenu de ses implications directes pour l’emploi, les salaires, la protection sociale … cette bataille est partie intégrante de la lutte revendicative et relève naturellement des tâches proprement syndicales !
C’est dire qu’il convient de préparer partout la grande manifestation nationale prévue unitairement pour s’opposer à ce projet gravissime !

Au plan international

Ne perdons pas de vue que l’intervention du mouvement ouvrier et syndical pour la paix et le respect du droit des peuples à la souveraineté et contre le droit impérial à l’ingérence sous le fallacieux et mensonger prétexte des droits de l’homme est aussi essentiel : dans toutes les grandes crises systémiques du capitalisme les classes dominantes ont cherché une issue dans des entreprises de guerre !

Et sur ce plan aussi, à l'image de la situation syrienne, Hollande et Fabius n’ont fait qu’emboîter le pas de Sarkozy et de Juppé sans le moindre souci d’indépendance et sans la moindre initiative en vue d’une issue politique afin de prendre réellement en compte le sort des populations civiles !

Il n’ y a donc pas d’autre voie que la lutte et le « TOUS ENSEMBLE » pour :

l’augmentation des salaires
la retraite à 60 ans pour tous sans restrictions
le refus des fermetures d’entreprises et l’adoption d’une loi contre les licenciements boursiers
la défense des services publics et du financement de la protection sociale


Plus que jamais c’est sur nos propres forces qu’il faut d’abord compter en combattant tous les motifs de division qui ne visent au fond qu’à nous désarmer dans le conflit essentiel qui nous oppose au capital et à sa tentative de faire payer la crise du système aux travailleurs et au peuple !
Et n’oublions qu’en 1936 ce sont les grèves et les occupations d’usine qui ont donné les congés payés !

Front Syndical de Classe
30 Août 2012

Partager cet article
Repost0