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19 septembre 2018 3 19 /09 /septembre /2018 11:27

Monsieur Edouard PHILIPPE

Premier Ministre

Hôtel Matignon

57, rue de Varenne 75007 PARIS

 

Montreuil, le 12 septembre 2018

 

Monsieur le Premier Ministre,

Vous avez bien voulu nous transmettre par courrier le programme de travail du gouvernement pour les mois à venir, qualifié de rénovation du modèle social. Cette appellation pourrait laisser à penser que ce programme aurait été co-élaboré à l’issue des réunions bilatérales que vous avez organisées début septembre. Nous savons bien que cela ne correspond en rien à la réalité.

Les propos du président de la République en juillet dernier laissaient espérer une volonté d’écoute plus grande et une meilleure prise en compte des propositions et suggestions des organisations syndicales. Il avait affiché sa volonté de laisser plus de place à la négociation collective entre syndicats de salariés et d’employeurs, reconnaissant pour une part, des erreurs sur l’année écoulée.

Pourtant, force est de constater que rien n’a changé en cette rentrée en matière de « méthode » du gouvernement. En effet, comme la délégation de la CGT a pu vous le rappeler lors de notre dernière entrevue, vous nous avez convoqués en catastrophe à Matignon quelques jours après avoir révélé au Journal du Dimanche le contenu de vos propositions en matière sociale pour les mois à venir.

A l’image de ce qu’il s’est fait l’an dernier, vous nous proposez une nouvelle séquence de réunions de concertations sur le régime d’assurance chômage afin d’établir un document de cadrage de la négociation de la future convention.

Nous refusons de jouer les faire-valoir ou les alibis pour la communication du gouvernement. Nous ne participerons donc pas aux réunions au Ministère du Travail. Nous entendons bien par contre, apporter notre expérience et nos propositions dans la future négociation avec le patronat en toute indépendance et non contraint par un cadre gouvernemental.

Nous tenons à vous préciser que pour chacun des points évoqués dans votre programme, nous jugerons de la pertinence de nos lieux d’intervention et de ce qui est du ressort de la négociation collective.

Je profite de ce courrier pour vous préciser qu’outre le fait d’être stupéfaits de votre interprétation de l’augmentation des arrêts maladies, nous sommes inquiets de la culpabilisation de ceux qui souffrent à cause du travail. C’est au mal-travail qu’il faut s’attaquer d’urgence, tout en veillant à la prévention et à la réparation de l’ensemble des maladies professionnelles.

Enfin, nous constatons que vous n’avez retenu dans votre programme gouvernemental aucun des sujets abordés par la CGT lors de notre réunion du 29 août. Je pense notamment aux thèmes concernant l’augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux qui constituent aujourd’hui une des causes majeures de l’augmentation de la pauvreté dans notre pays. Faut-il rappeler que deux millions de travailleurs et travailleuses et 7,6% des retraités de notre pays vivent sous le seuil de pauvreté. Faut-il rappeler que dans les deux cas, ce sont les femmes qui sont très majoritairement concernées car victimes d’inégalités salariales par rapport aux hommes ou de précarité subie.

Vous le constatez, nous abordons cette rentrée avec un esprit d’ouverture et de progrès, avec de nombreuses propositions, attachés à la démocratie sociale dans l’intérêt du monde du travail dans toute sa diversité et nous n’aurons de cesse d’œuvrer en ce sens. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, mes salutations distinguées.

Philippe MARTINEZ Secrétaire général de la CGT

Le courrier de Philippe MARTINEZ adressé à Édouard PHILIPPE
Le courrier de Philippe MARTINEZ adressé à Édouard PHILIPPE
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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 15:26
Robert BIBEAU

Que voilà une affaire compliquée que ce calvaire ukrainien meurtrier. La guerre civile n’est pas enclenchée malgré ce que colportent les médias (à la solde des puissances occidentales). Quelques milliers de casseurs, dirigés par un ex-officier du Mossad, encerclés dans Kiev ne font pas une insurrection populaire, insurrection que le peuple ukrainien ne souhaite pas de toute manière.

L’Ukraine, c’est 600 000 km2 de plaine généreuse. Mais c’est surtout 46 millions d’habitants dont 8 millions d’origine russe et 25 millions de russophones, alors que l’on ne compte pratiquement aucun Étatsunien, aucun Français, aucun Anglais dans le pays mis à part quelques germanophones arrivés suite à l’écroulement de l’empire soviétique.

L’Ukraine est voisine de la Russie (1500 kilomètres de frontières communes) dont elle dépend pour son approvisionnement en énergie, et avec qui elle fait le gros de son commerce extérieur et de son profit, et avec qui elle conserve des liens historiques profonds. Rien de tel entre le peuple ukrainien et les peuples de France, des États-Unis ou du Royaume-Uni. Les russes ont libéré les ukrainiens pendant que Churchill tergiversait devant les plages normandes.

À côté de l’Ukraine c’est la Biélorussie, puis la Russie impérialiste, qui est revenue de sa torpeur post-glasnost, et qui commence à résister aux assauts de l’impérialisme occidental pour protéger les néo-colonies de son glacis continental. À des milliers de kilomètres de Kiev – il y a Washington et le Pentagone. Plus près, mais lointain tout de même, il y a Paris et Bernard-Henry Lévy – encore lui (!) qui, quand tout sera détruit place Maïda à Kiev, retournera au café Les deux Margot siroter un bourbon et sucer quelques bonbons.

L’impérialisme occidental croyait, au lendemain du Mur de 1989, que l’empire Russe était défait – éteint à tout jamais et pour lequel Zbigniew Brzezinski avait émis des projets de partition en États, provinces, départements, dépendances, colonies et no man’s land comme si l’impérialisme russe trépassait. Brzezinski se meurt et la Russie aligne ses pions en Syrie, en Serbie, en Ossétie, au Kazakhstan, en Biélorussie et en Ukraine.

Rien pour rassurer le peuple ukrainien pris en otage – entre deux feux – entre deux belligérants sur son sol national sanglant. D’un côté ce sont les bandits et les mercenaires libertaires armés-entraînés-payés et pour certains exfiltrés par quelques puissances impérialistes étrangères, excluant l’Allemagne, mais incluant la France impériale – et le royaume de Cameron qui tire à l’aveugle dans cette affaire. Selon certaines sources peu crédibles, le Département d’État étasunien aurait allongé 5 milliards de dollars dans ce coup d’État foireux. Personnellement je ne crois pas que la somme soit aussi importante mais des subsides aux magouilleurs de la « révolution colorée rouge sang », il y a eu, c’est évident. C’est la réponse étasunienne à l’échec de l’invasion syrienne.

De l’autre côté des barricades, de la révolte importée et imposée, un pouvoir présidentiel et législatif inféodé à l’ours Russe, son allié naturel. Un pouvoir faible que le sort a placé au mauvais endroit à un mauvais moment et qui prend ses ordres directement du Kremlin c’est assuré. Une chose est certaine toutefois quel que soit l’endroit où la potiche Ianoukovitch prend ses ordres cela ne concerne que le parlement et le peuple ukrainien et nullement ces vauriens que le pouvoir ukrainien a commencé à identifier et à éliminer physiquement, systématiquement, comme d’autres à Homs au Proche-Orient….Vous connaissez ?

Les ouvriers ukrainiens n’ont pas la main dans cette affaire. Ils n’ont aucun contrôle sur aucun des camps, ils n’ont pas d’organisation de classe et ils n’ont pas l’initiative révolutionnaire. Les ouvriers ukrainiens ne serviront que de chair à canon dans cette guerre des canonnières. Ils mourront sans gloire et sans avantage...inutilement.

Il est temps que le prolétariat ukrainien expulse ces troublions infiltrés, ces assassins venus d’Occident avec leurs chaînes dorées pour remplacer celles que le nouveau tsar du Kremlin leur a tissé. Les ouvriers doivent tirer les conclusions de ce coup fourré mal engagé et apprendre de ce soulèvement avorté. Qu’ils trouvent des armes et les planques et qu’ils se préparent pour la prochaine tournée où cette fois ils devront dirigés l’action et ne pas laisser des néo-nazis et des brigands dirigés les ouvriers révoltés. L’objectif sera alors « Tous le pouvoir aux soviets ».

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 12:06
« Que les politiciens ne disent pas que les manifestants sont des hooligans (…) il s’agit de nos enfants qui nous voient souffrir depuis des années ; c’est la faim. Les vrais hooligans sont les ministres et le chef du gouvernement [de Tuzla] qui ne veulent pas comprendre ce qu’est de n’avoir rien à manger ».

C’est ainsi que s’exprimait une ouvrière de Dita, une entreprise de la ville de Tuzla qui fabrique du détergent et dont les 110 salariés ont des arriérés de salaire depuis 27 mois. Le cas de Dita est loin d’être isolé dans cette région qui fut la plus industrialisée de la Bosnie-Herzégovine à l’époque titiste. Après des années de fermetures d’entreprises, de privatisations mafieuses et de montée du chômage, les jeunes et les travailleurs de Bosnie ont exprimé leur rage accumulée.

En effet, le 5 février dernier, une manifestation contre le chômage, la misère et les privatisations appelée par des travailleurs d’entreprises privatisées et des jeunes au chômage de la ville de Tuzla (au nord-est) mettait le feu au pays. Les manifestants ont jeté des œufs et des projectiles contre le bâtiment du gouvernement du canton et ont essayé de forcer le cordon de police qui le protégeait. Très rapidement des affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté ; 23 manifestants ont été blessés et presque 30 interpellés.

Le lendemain, ont eu lieu à Sarajevo, la capitale, et dans d’autres villes, des manifestations en soutien aux revendications des travailleurs et de la jeunesse de Tuzla, accompagnés d’affrontements très durs entre manifestants et forces de répression. Jeudi 6 février, on comptait 130 blessés dont plus de 100 policiers. Le ras-le-bol exprimé à Tuzla s’était généralisé.

Parmi les principales revendications des manifestants de Tuzla on trouvait : le paiement des arriérés de salaires de plusieurs entreprises privatisées depuis le début des années 2000 ; le paiement des retraites actuellement impayées à cause des patrons des entreprises privatisées qui ont tout simplement arrêté de payer les cotisations sociales ; et, plus en général, une solution pour lutter contre le chômage et la misère dans laquelle se trouve une grande partie de la population (on estime que le taux de gens sans emploi en Bosnie-Herzégovine est de 44% et plus de 60% parmi les moins de 25 ans).

L’usure des discours nationalistes ?

Le vendredi 7 février, les manifestations furent les plus radicales. Ce jour-là le pays était littéralement en feu : plusieurs bâtiments publics, dont les sièges des gouvernements cantonaux et celui du gouvernement fédéral brûlaient ; à Mostar, en plus du siège du gouvernement, les manifestants ont incendié les sièges des deux principaux partis nationalistes, le HDZ croate et le SDA bosniaque.

Ce fut l’un des symboles les plus forts du rejet des politiciens et des partis nationalistes qui dirigent le pays depuis les années 1990. En effet, au cours des manifestations aucun symbole nationaliste n’était visible. Bosniaques, Serbes et Croates manifestaient les uns à côté des autres pour des revendications clairement de classe, ce qui représente un grand danger pour la caste de politiciens nationalistes corrompus à la tête de l’Etat.

Dans ce cadre, il n’est donc pas étonnant que les gouvernements cantonaux de Tuzla et Zenica et une cinquantaine de responsables politiques à travers le pays aient démissionné dans la foulé pour essayer de ramener le calme. En effet, même si en 2013 lors de la « Révolution des Bébés », un mouvement de remise en cause de la « caste politiciennenationaliste » avait déjà unis dans les manifestations Bosniaques, Croates et Serbes, le niveau de radicalité n’avait rien à voir avec l’explosion sociale actuelle.

Si la situation semble s’être un peu calmée depuis, plusieurs témoignages font encore part d’une ambiance très « électrique ».

Nationalistes, impérialistes et bureaucratie syndicale : « union sacrée » contre les masses !

Ces manifestations ont également révélé « l’instinct de survie » des politiciens nationalistes qui, avec l’appui des médias qu’ils contrôlent -soit directement soit à travers leurs amis « tycoons »- ont tous condamné les manifestations et essayé de discréditer la contestation. Et cela en utilisant les méthodes les plus caricaturales qui soient. Ainsi, suite à des –fausses- rumeurs relayées par la presse sur une supposée « saisie de 12kg de drogues lors des manifestations », Nermin Nikšic, le premier ministre de la fédération, assurait que « quelqu’un distribuait des comprimés aux manifestants ». De son côté, l’imam de Sarajevo, Muhamed Velic, dans une provocation scandaleuse, comparait les manifestants aux Tchetniks (ultranationalistes Serbes) lors du conflit de 1992-1995 : « En mai 1992, nous avions réussi à sauver les bâtiments de la présidence. Les tramways et les tanks brûlaient dans la rue Skenderija, mais les assaillants n’avaient pas réussi à détruire les bâtiments de la présidence, le symbole de l’État, de son histoire. Malheureusement, ce soir, la présidence est tombée en ruine ».

Quant aux dirigeants nationalistes Serbes et Croates, ils parlent d’un « complot » visant pour les uns à déstabiliser la Republika Srpska (l’une des deux entités qui composent la Bosnie-Herzégovine) et, pour les autres, l’Herzégovine, où habite la plus part des Croates de la fédération. Le cas le plus cynique est celui des dirigeants croates de Mostar. Dans cette ville divisée par les nationalistes depuis des années, le dirigeant du parti croate HDZ, Dragan Covic, épaulé par la presse locale, dénonçait « une rébellion bosniaque ayant pour but la déstabilisation du gouvernement local, afin de renforcer l’autorité de Sarajevo au détriment de l’Herzégovine croate ». Et cela alors qu’à Mostar les preuves d’unité entre Croates et Bosniaques lors des manifestations sont incontestables. D’ailleurs, dans cette ville les manifestants ont incendié aussi bien le siège du HDZ que celui du SDA bosniaque, les deux principaux partis nationalistes.

L’impérialisme, en la personne de l’autrichien Valentin Inzko, Haut Représentant International en Bosnie-Herzégovine, tout en affirmant hypocritement qu’il « comprenait » les manifestants, a menacé d’une intervention des forces armées de l’UE dans le pays si la tension continuait de monter. Il s’agissait clairement de rappeler que la Bosnie-Herzégovine reste un pays sous la tutelle directe de l’impérialisme. Cette menace doit être prise au sérieux, car elle révèle le rôle joué historiquement par les interventions impérialistes dans la région : interventions militaires dans les années 1990, rôle joué par les troupes italiennes pour contenir et désamorcer la révolte populaire en Albanie en 1997...

Enfin, la bureaucratie syndicale, toujours fidèle à la défense de l’ordre bourgeois, s’est également jointe à ce concert de condamnation des « violences ». Même si certains syndicats ont dû se prononcer en soutien aux manifestants dès les premiers affrontements, la bureaucratie a pris ses distances,. C’est le cas notamment de l’Union des syndicats indépendants de Bosnie-Herzégovine qui déclarait vendredi 7 : « Nous ne pouvons pas être solidaires de cette violence, c’est inadmissible ».

Propager la contestation à travers la région, c’est possible !

Si en Bosnie-Herzégovine l’unité des travailleurs et des masses de différentes origines ethniques dans la lutte pour leurs revendications sociales est un danger que les dirigeants nationalistes et impérialistes cherchent à tout prix à éviter, que dire d’une contagion de la contestation au reste des pays de la région ?

En réalité, c’est une possibilité qui reste ouverte après l’explosion sociale en Bosnie. Dans pratiquement tous les pays de la région, les masses subissent les mêmes conditions de misère, de chômage, de bas salaires (souvent même impayés depuis des mois), d’humiliations. C’est la même caste politique parasitaire et corrompue qui a mené des privatisations mafieuses des entreprises appartenant jadis à l’Etat.

Ainsi, mercredi 5 février, alors qu’en Bosnie commençaient les mobilisations et manifestations contre le chômage, la misère et les privatisations, à Vranje et à Krajlevo en Serbie des travailleurs de deux entreprises différentes bloquaient l’autoroute liant Belgrade et Skopje (Macédoine) ainsi que des voies ferrées très importantes. Leurs revendications sont l’exigence du paiement des arriérés de salaires et des cotisations sociales par les patrons, ce qui permettrait aux ex-salariés de toucher leurs retraites. Comme on le voit, les revendications sont exactement les mêmes que celles mises en avant à Tuzla !

Tout cela sans mentionner les mobilisations qui ont secoué l’année dernière la Roumanie, la Bulgarie et la Slovénie ou encore la Grèce en pleine crise depuis 2010 et qui joue un rôle important dans la région. Un des dangers pour les capitalistes des Balkans et au-delà, c’est que la radicalité du mouvement de Bosnie-Herzégovine se déplace vers d’autres pays dont la situation économique, politique et sociale est très délicate. On le voit, ce mouvement pourrait faire basculer la situation réactionnaire ouverte dans les Balkans depuis les guerres des années 1990 et les interventions impérialistes qui durent depuis ces années-là. C’est en ce sens que les courants qui se revendiquent de l’anticapitalisme et de la révolution en Europe se doivent de le soutenir et le faire connaitre.

Pour l’instant cependant l’une des faiblesses du mouvement est précisément qu’il n’a pas pu s’étendre davantage. En effet, même s’il y a eu des expressions de solidarité et même des rassemblements de soutien à la lutte en Bosnie, la contestation n’a pas gagné les masses des autres pays. Au sein de la Bosnie elle-même, ce sont essentiellement les villes de la fédération Croato-Musulmane qui ont connu des mobilisations, alors que dans les villes de l’entité serbe, comme Banja Luka, il n’y a eu que de petits rassemblements. Cela ne veut nullement dire que dans un futur très proche des explosions sociales n’aient lieu aussi dans ces villes et que les luttes dans les pays voisins ne se réactivent.

Se préparer pour les luttes à venir !

La révolte ouvrière et populaire qui a secoué la Bosnie-Herzégovine est un message très encourageant pour les masses opprimées de la région et même de tout le continent. En effet, dans un pays durement frappé par la crise économique et par une crise politique chronique depuis des années, qui a par ailleurs connu une guerre terrible dans les années 1990 et est resté divisé par des nationalismes réactionnaires, les masses ont su dire « stop ! » et créer un mouvement susceptible de « faire changer la peur de camp ».

Certes, ce mouvement a encore beaucoup d’illusions, et de contradictions. Mais malgré le poids des années de stalinisme (dans sa variante « titiste ») et de restauration capitaliste, les manifestants ont mis en avant des revendications extrêmement intéressantes. Dans une sorte de « cahier de doléances », des habitants et travailleurs de Tuzla exigent par exemple l’annulation de certaines privatisations, la réquisition d’entreprises et même que certaines d’entre elles reviennent à leurs salariés. Ou encore, que les élus gagnent les mêmes salaires que les travailleurs du privé et du public, ainsi qu’un « contrôle de la population » sur les politiques des gouvernants soit instauré. Ce sont sans aucun doute des points d’appui pour préparer les luttes à venir et dont les travailleurs et les masses d’ailleurs pourraient s’inspirer.

Ces revendications ont été élaborées par ce que l’on a appelé les « Plenums des citoyens ». Même si depuis la France il nous est difficile de juger leur poids réel dans la situation, il semblerait qu’il s’agit d’une tentative, très embryonnaire et comportant d’importantes contradictions, de « démocratie directe ». Ainsi, malgré la participation de travailleurs des entreprises privatisées, les secteurs de la petit-bourgeoisie semblent avoir un poids très important, ce qui explique un certain discours « pacifiste ». Des autorités locales comme le maire de Tuzla ou le recteur de l’université, et même l’impérialisme à travers le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, essayent de manipuler ces initiatives et les transformer en des outils pour contrôler le mécontentement social et le canaliser vers des options favorables à leurs intérêts.

Cependant, s’agissant d’instances embryonnaires l’enjeu est de mettre au centre les secteurs en lutte de la classe ouvrière et de la jeunesse précarisée. Ces « plenums », avec une orientation de classe pourraient devenir un point d’appui pour développer les organes d’auto-organisation principalement dans les lieux de travail, d’étude, dans les quartiers populaires, etc. En ce sens, les prochaines manifestations pourraient partir d’une base d’auto-organisation plus avancée.

Concernant les questions du pouvoir politique, dans cette même liste de revendications se trouvait également celle de la formation d’un gouvernement technique « apolitique » jusqu’aux élections d’octobre 2014. Mais une telle revendication, qui rentre complètement dans les cadres des institutions réactionnaires imposées par l’impérialisme lors des accords réactionnaires de Dayton en 1995, peut très facilement être bloquée par les partis nationalistes qui ne seraient pas d’accord et, en dernière instance, dépend du bon vouloir de l’impérialisme à travers le Haut-Représentant de l’ONU. En ce sens la revendication d’une Assemblée Constituante Révolutionnaire, basée sur des organes d’auto-organisation des travailleurs et des couches populaires est fondamentale pour mettre en place des structures de pouvoir qui répondent aux intérêts des masses : en finir avec la tutelle impérialiste sur la Bosnie et les divisions de la classe ouvrière et des couches populaires mettant un terme aux Accords de Dayton ; appliquer des mesures démocratiques radicales comme la révocabilité des mandats des élus à tout moment, en finir avec les privilèges de ceux-ci et qu’ils touchent le même salaire qu’un travailleur moyen, ou encore des revendications fondamentales pour lutter contre le chômage comme la nationalisation sous contrôle des travailleurs et travailleuses des entreprises qui ont fermé et/ou ont été privatisées, entre autres.

Soutenir le soulèvement en Bosnie, une tache internationaliste centrale !

Les pays de l’ex-Yougoslavie ont vécu le pire des processus de restauration capitaliste, entaché par des guerres terribles qui s’ajoutent à la misère qu’ont connu en général les autres pays de l’ex « bloc soviétique ». C’est notamment le cas de la Bosnie-Herzégovine où, comme l’affirme Catherine Samary, « aux années 1990 de « transition guerrière » – dont trois ans de nettoyages ethniques et quelque 100 000 morts – se sont ajoutés les désastres de la « transition pacifiée » – dépendance étroite envers le capital étranger, avec les nouvelles banques privées –, mais aussi d’un contrôle euro-atlantiste plus visible qu’ailleurs ».

Mais l’éclatement sanglant de l’ex-Yougoslavie et le renforcement des tendances nationalistes réactionnaires ont été en quelque sorte préparées par les conditions de crise économique, sociale et politique de la Yougoslavie titiste. En effet, dans les années 1980 le pays, avec une dette extérieure très lourde (20 milliards de dollars), a été soumis à une vraie « thérapie de choc » et « ouverture marchande » imposée par le FMI, avec la complicité de la bureaucratie titiste. Ces politiques, qui allaient devenir monnaie courante dans les années 1990 dans toute la région, ont provoqué une vague de contestation ouvrière que les bureaucraties des différentes républiques ont canalisé par le biais d’objectifs nationalistes réactionnaires. Les guerres des années 1990 en sont une conséquence directe et les régimes politiques instaurés dans la région sont le fruit de ces guerres.

Aujourd’hui la révolte populaire qui a éclaté en Bosnie peut devenir un début de remise en cause de cet « ordre réactionnaire » imposé par les nationalistes et l’impérialisme, qui a eu des conséquences pour l’ensemble des exploités et des opprimés de la région et du continent. C’est pour cela que le soutien et popularisation de ce mouvement est une tache fondamentale pour les révolutionnaires !

Face à l’Europe du capital et à la montée des forces d’extrême-droite, les révoltes sociales comme celle de Bosnie peuvent constituer une voie alternative et progressiste pour les classes populaires. C’est également une opportunité pour la recomposition de l’internationalisme ouvrier, renouant par exemple avec ce qu’étaient les « Convois syndicaux pour Tuzla » lors de la guerre de 1992-1995. Ce type d’actions solidaires peut aider les révolutionnaires à faire avancer l’idée de la lutte pour les Etats Unis Socialistes d’Europe !

Philippe Alcoy

15/2/2014

http://www.legrandsoir.info/explosion-sociale-en-bosnie-herzegovine.html

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 10:15

Nos cartes d’identité gérées par Véolia. le rêve !

On nous programme à mépriser, voire haïr les fonctionnaires, et cela depuis un peu plus de trente piges ! Pourquoi ? C’est une solution de facilité : si on a des problèmes économiques, c’est parce que « y’a trop de fonctionnaires » ! Facile donc, c’est du prêt à penser largement répandu, donné en pâture au populo, qui aime tout sauf réfléchir… mais bon, peut-on les blâmer ? Car en fait ils sont eux même victimes du système en place ! Et justement, que veut-il, ce bon vieux système tout pourri, qui est en train de crever, mais qui s’accroche, qui s’accroche…. Eh bien c’est simple, ce bon vieux système mortifère ne veut plus de secteur public ! Pourquoi ? Parce que toutes les activités que remplissent les fonctionnaires et le secteur public représentent un marché extraordinaire, que voudraient bien s’approprier certaines grosses entreprises privées !

Et ce pauvre système néolibéral voit ses marchés potentiels se réduire comme peau de chagrin, alors comme il faut de la « croassance », voilà une bonne occase’ de maintenir encore le système en vie quelques années ! Et la doxa néolibérale européiste de Bruxelles, encourage ça ! Pour ces psychopathes, (TINA ! There Is No Alternative) tout ce qui est public doit être Privatisé ! Donc, les citoyens doivent comprendre ce que tout ça veut dire ! Lorsque tout sera privatisé, nous serons privés de tout !

Et lorsque vous aurez besoin de faire renouveler votre carte d’identité ? Actuellement, que ce soit en Mairie ou en Préfecture, vous avez sans doute un peu d’attente, mais c’est gratos ! Quand ça sera géré par une filiale de Véolia, et bien vous aurez sans doute une préinscription téléphonique, suivi d’une confirmation par mail, comme cela vous ne ferez pas la queue mais vous reviendrez chercher vos papiers la semaine suivante en faisant la queue et ce sera…100 euros ! Ou alors un employé modèle viendra directement chez vous récupérer vos papiers et fera les démarches à votre place, plus rapide, plus simple, mais plus cher…évidement ! Vous voulez changer votre carte grise ? Quant ce sera fourgué à AXA, vous pouvez reprendre les schémas de la CNI ci-dessus imaginés, et quant aux frais….espérons que vous aurez les moyens !

Quand vous serez malade, bien amoché, que les services d’urgences (gérés dorénavant par Vinci) vous amèneront à l’hosto, il faudra que vous puissiez allonger une certaine somme (ça dépendra de la distance de la structure hospitalière, si cela se passe la nuit ou un jour férié, etc, etc.), actuellement, à ce que je sache, les pompiers ne vous tendent pas la sébile avant de démarrer le camion ! Une fois arrivé à l’hosto, un employé vous demandera votre carte d’assurance privée (bien entendu, la Sécu aura disparue), et en fonction de votre pathologie, et du coût des examens à faire, si votre assurance privée n’est pas d’accord, ben, vous dégagerez !

Avec un peu de chance, Médecins du Monde où la Croix Rouge, voire le Secours Catholique gèreront tant bien que mal quelques structures gratos, mais bon, avec des moyens limités, alors apprenez la patience !

Donc continuons à nous diviser, à nous haïr, ceux qui ont le pouvoir, rigolent bien dans leurs super soirées, entourés des filles les plus belles du monde, des mets les plus raffinés de l’univers (et pas à base de vieux canasson roumain déguisé en bœuf, ça c’est bon pour le populo), en fumant leurs Cohiba et sirotant les nectars de chez « le plus cher du plus cher » ! On fait leur jeu, c’est bien, continuons ainsi, on est sur de gagner au change !

A noter que pour persuader le populo que les fonctionnaires actuels sont « nuls, feignants, etc, etc », la méthode est simple : on diminue régulièrement leurs moyens, leurs effectifs, tout en sachant que mathématiquement, leur charge de travail augmente, puisque la population augmente ! Ainsi, on peut balancer la seconde phase du prêt à penser : « vous voyez bien qu’ils sont de plus en nuls et inutiles ! Mais rassurez-vous, quand tout sera géré par le privé, ça ira beaucoup mieux, tout marchera comme sur des roulettes ! »

Et le pire, c’est que beaucoup croient en cette simplification ! J’en tiens pour preuve la flopée de poncifs étalée sur le net ou répétée au bistrot du coin ! Notez tout de même que je ne prétends pas révéler une quelconque vérité à quiconque ! J’énonce simplement les lois de base (très simples en fin de compte), du système que vous semblez vénérer : le système néolibéral à tendance privative ! Tout devient marchandise, et le processus dur depuis 30 piges ! Vous étiez où ces trente dernières années ? En hibernation ? En mission sur une autre planète ? Dans un coma profond ?

Désolé, mais j’ai assez fait preuve de pédagogie, donc je vous laisse à votre sort ! Si d’autres se sentent l’âme d’un enseignant, je leur cède la parole bien volontiers !

D’après Hunter sur Conscience Citoyenne Responsable

TOUT SAVOIR SUR LES FONCTIONNAIRES

http://2ccr.unblog.fr/2014/02/10/cest-la-faute-aux-fonctionnaires/
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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 19:51

Déclaration du Front Syndical de Classe

 


La lutte contre l'extrême-droite indissociable de la lutte contre la casse sociale
 

 

Les faits

Un peu partout les groupes d’extrême-droite multiplient les attaques et les agressions, à l’image des factieux descendant dans la rue pour un prétendu « jour de colère ».

Il y a quelques semaines, à Clermont-Ferrand, des fascistes tiraient sur un concert de soutien aux sans-papiers.

A Strasbourg, l’Action Française universitaire appelle à « tuer les gauchismes » tandis que le groupe néo-nazi « Alsace nationaliste multiplie les inscriptions racistes.

Jeudi 6 février, à Marseille, à l’occasion d’une conférence de notre camarade Annie Lacroix-Riz sur le 6 février 1934 et son contexte, une quinzaine d’énergumènes de l’Action française sont venus brailler des slogans en l’honneur des « morts du 6 février » et traiter les communistes d’assassins, etc. Ils ont été fermement conduits à l’extérieur du théâtre Toursky, où avait lieu la conférence, et se sont fait annoncer à une prochaine réunion marseillaise.

 

Le phénomène s’accélère et en haut, on se charge d’ailleurs de montrer la voie, depuis la promotion bruyante du FN par les médias jusqu’aux discours nauséabonds de Valls et Copé aujourd’hui, d’Hortefeux et Sarkozy en leur temps, en passant par l’eurocrate Herman Van Rompuy, actuel président du Conseil européen et président du sommet de la zone euro, publiant dernièrement sur son site internet un poème du prêtre nazi Cyriel Verschaeve… Sans oublier le récent et très officiel soutien aux néo-nazis ukrainiens défilant pour l’Europe (l’UE présentée est en particulier un soutien actif à toutes les forces fascistes en Europe centrale et orientale).

En période de crise ou de tensions sociales, hier comme aujourd’hui, les monopoles capitalistes et leurs relais, promeuvent naturellement « Hitler contre le Front Populaire » afin de détourner puis d’écraser les résistances populaires.

 

 

Les grandes manœuvres

L'extrême-droite afin de tromper les travailleurs et de se donner une base de masse avance masquée : prétendument anti-capitaliste et anti-impérialiste, réellement au service de ses maîtres grands banquiers et industriels. Afin de diviser et de détourner les luttes contre les véritables causes et les véritables responsables de la crise, comme dans les années 1930, elle désigne des boucs émissaires (l'immigré comme le juif sous couvert d'anti-sionisme).

 

Parallèlement, le parti socialiste et le gouvernement afin de détourner l'attention de leurs choix politiques et économiques résolument au service de l'oligarchie dominante, du patronat et des marchés financiers, tentent d'instrumentaliser la nécessaire lutte contre l'extrême-droite au profit d'une « union sacrée » autour des politiques d'austérité, de la réduction des déficits publics et du "pacte de responsabilité". Alors que ce sont leurs contre-réformes de régression sociale qui nourrissent le sentiment d'abandon et le désespoir de travailleurs licenciés après avoir été pressés comme des citrons, réduits à la misère tandis que s'accroissent les richesses d'une minorité !

Les larmes de crocodile du PS ou de la CFDT contre l’extrême-droite alors qu’ils mènent la politique de fer du capital ne doivent tromper personne. La casse des salaires, des statuts, des conventions collectives, de l’emploi, de la santé, des services publics, les politiques de ségrégation sociales et spatiales, la division des travailleurs (français/étrangers, jeunes/vieux, hommes/femmes…), la multiplication des guerres impérialistes, l’imbécilité et la cupidité portées aux nues par les médias aux ordres, la mise en exergue permanente des valeurs de concurrence, de loi du plus fort, d’inégalités entre individus ou peuples, le soutien aux officines les plus douteuses… tout ceci participe de la fascisation.

 

 

Dans cette situation, ce n’est pas en accompagnant le terrible recul de civilisation en cours ou en faisant croire qu’on peut construire un « capitalisme à visage humain » ou une « Europe sociale », ce n’est pas en renonçant à agir au service de l’ensemble des salariés et du peuple que nous ferons reculer le racisme et l’extrême-droite.

 

Au contraire, c’est en s’attaquant à l’origine du mal, à ce système capitaliste en crise permanente, à ses gouvernements, à son UE, qui génèrent la misère, le fascisme et la guerre, en résistant aux contre-réformes en cours, que nous pourrons inverser le cours des choses.

 

En 1934, la lutte victorieuse contre les ligues fascistes a été indissociable de la lutte pour les revendications des travailleurs et a débouché en 1936 sur d'importantes conquêtes sociales comme les congés payés.

C’est donc en renouant avec l’héritage du mouvement ouvrier et sa longue tradition de lutte antifasciste parce qu’anti-capitaliste, c’est en luttant de manière déterminée au service des salariés que nous battrons le fascisme, que nous re-créerons la solidarité entre tous les travailleurs, français et étrangers, en même temps que nous arracherons de nouveaux progrès sociaux.

 

Front Syndical de Classe, 16 février 2014

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 16:44

Pourquoi supprime-t-on des emplois, tant publics que privés ? Pourquoi les travailleurs subissent le blocage des salaires, et pour certains basculent dans la pauvreté ? Pourquoi nos conditions de travail ne cessent elles de se dégrader ? Pourquoi casse-t-on nos services publics à coup de démantèlement et de privatisations ? Pourquoi tant de retraités dans la misère, tant de salariés obligés de travailler plus longtemps, quand tant de jeunes galèrent à la recherche d’un premier emploi stable qualifié ? Pourquoi des travailleurs s’épuisent, meurent du travail, quand d’autres souffrent de ne plus en avoir ? Pourquoi plonge-ton les salariés dans la précarité en votant l’austérité budgétaire ? Pourquoi les restructurations et les délocalisations sont-elles devenues monnaie courante ?

Et bien simplement, dans le seul but d’alimenter les dividendes, les plus hauts revenus et faire grossir les grandes fortunes ! Ces dernières décennies plus de 200 milliards d’Euros par an ont été transférés des revenus du travail vers ceux du capital. Et Hollande veut en imposer trente de plus ! Ainsi, en 3 décennies, le nombre de jours travaillés par salarié pour rémunérer les actionnaires est passé de 11 à 45 jours par an. Il faut arrêter patrons et gouvernements dans leur élan et exiger la satisfaction des revendications dans les entreprises comme dans le service public ! Nous sommes tous et toutes concernés directement ou indirectement par le « coût du capital ». Davantage de dividendes versés, c’est moins de salaires, moins de cotisations sociales mais aussi moins de recettes fiscales, donc moins de services publics.

Non content d’avoir baissé le « coût » du travail de 10% en 30 ans (part des salaires dans la valeur ajoutée), maintenant le Medef refuse l’impôt ! Afin de satisfaire les actionnaires qui exigent des dividendes à 2 chiffres, il faudrait couper dans « les dépenses » publiques. Sous prétexte de réduire la dette publique et de renforcer la compétitivité des entreprises françaises, les grandes entreprises qui ne contribuent qu’à la hauteur de 12,5% aux recettes de l’Etat (75% pour les ménages) voudraient nous faire croire que l’on peut impunément réduire le « train de vie » de l’Etat. Le gouvernement avait déjà prévu 15 milliards d’économie pour 2014. Hollande en annonce 50 autres entre 2015 et 2017 par le biais de réformes structurelles qui vont encore détruire des services publics. Pour le patronat, le travail est toujours perçu comme un coût (insupportable !). En réalité, il représente tout à la fois des valeurs individuelles et collectives et nécessite une juste reconnaissance, entre autre à travers le salaire socialisé.

Salaire socialisé, de quoi parle-ton ? Il s’agit, en premier lieu, d’un revenu direct qui permet au salarié de répondre à ses besoins. De plus, il est constitué d’une part indirecte, la cotisation sociale, qui est mutualisée pour répondre aux risques sociaux (au sens de la Sécurité Sociale) : santé, chômage, retraite, parentalité. La cotisation sociale, que les patrons et le gouvernement appellent indûment « charges sociales », est une part intégrante du salaire, la baisser ou la moduler, c’est baisser ou moduler le salaire au profit du capital et des actionnaires, pour le bien être du plus petit nombre et non le mieux vivre de l’ensemble de la société. Enfin, le salaire est, en partie, la reconnaissance sociale de la qualification, avec un minimum, le SMIC, qui est le salaire d’un travailleur sans qualification. La dernière annonce ultralibérale d’Hollande d’exonérer les entreprises des 30 milliards de cotisations familiales patronales est une baisse du salaire des travailleurs et surtout une attaque directe contre les prestations familiales.

Bloquer les salaires, c’est dévaloriser le travail. Abaisser les cotisations sociales, c’est condamner les travailleurs les plus fragiles à la précarité. Méconnaître les qualifications et l’expérience acquise, c’est dégrader les conditions de travail. A contrario, diviser par deux les dividendes des actionnaires libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, permettrait de revaloriser le Smic et le point d’indice dans la Fonction Publique. Cela créerait de l’emploi et garantirait le financement de la Sécurité sociale.

http://www.legrandsoir.info/l-avidite-du-patronat-est-sans-limite.html

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 08:28
Robert GIL

Et non, ce n’est pas possible : comme les congés payés en 36 par exemple, ou en 68 avec l’augmentation du SMIC de 35 % (600 F par mois), la hausse de 10 % des salaires, la création d’une section syndicale d’entreprise, la 4ème semaine de congés payés…. Et non, le patronat et nos politiques nous le disent sans cesse, ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible, mettez vous bien cela dans la tête !

À la fin du 19ème siècle les gens qui n’avaient plus la force de travailler étaient dépendants de leur famille ou alors étaient à la rue. Et un jour, certains ont dit « il faut que l’on ait un salaire toute notre vie même lorsque l’on ne pourra plus travailler » ; c’étaient des utopistes, complètement irréalistes, ils voulaient instaurer un système de retraites ! Et pourtant on leur disait « Ce n’est pas possible ! »

Lorsqu’au début des années 1900 les ouvriers ont réclamé des droits et une diminution de la journée de travail, c’était complètement impensable, et même irresponsable, d’ailleurs à l’époque les patrons ne s’y sont pas trompés et ont immédiatement menacé de délocaliser dans les colonies où la main d’œuvre était plus docile et la répression plus efficace, et ils ont dit tous en chœur « Ce n’est pas possible ! »

Et la mise en place de la Sécurité Sociale, des congés maternité, des arrêts maladie et d’accident du travail, le droit à la formation professionnelle, à la formation syndicale, les temps de pose et de repos, le droit à des WC, des douches, à une tenue de travail fournie par l’employeur, et ces milles petites choses qui rendent le travail moins dur et plus sécurisant, ce n’était pas possible non plus à l’époque, rien n’est jamais possible pour le patronat et les politique qui le soutiennent… et pourtant, ça c’est fait !

Par contre ce qui est possible, c’est de perdre tout ce que des décennies, des générations de luttes ont permis. Car rien n’a été donné, tout a été conquis par les luttes, les grèves et les manifestations des générations passées. Oh, certes, il y a toujours eu une partie de la classe ouvrière vendue au patronat, qui n’a jamais rien fait et s’est contentée de récolter les bénéfices de l’engagement et de la lutte des autres ! Ceux qui critiquent et ne font rien, ceux qui cherchent des boucs émissaires, alors qu’ils sont les seuls responsables de leur situation, à cause de leur inaction, de leur peur et de leur lâcheté ! Eux répètent inlassablement « Ce n’est pas en manifestant ou en faisant grève que ça changera quelque chose », par contre, si l’action des autres aboutit, ils en récoltent les fruits sans vergogne, et si elle échoue, ils continuent à faire les lèches culs auprès de leur direction. Ce sont les pires ennemis de la classe ouvrière !

Quant à ceux qui nous disent : que le monde actuel n’est plus celui d’il y a 50 ou 100 ans !!!!! Avec la concurrence internationale et 5 millions de chômeurs minimum, on fait quoi ? Et bien, on peut leur dire que le monde est tel qu’on le fait, ou plutôt tel qu’on le laisse faire par certains, et que la concurrence internationale ce n’est pas un vieux monsieur avec une barbe blanche, mais des règles écrites par ceux là même qui vous disent que ce n’est pas possible ! Et il faut savoir que si tout le monde avait toujours courbé l’échine et baissé son pantalon, nous ne serions pas là pour en discuter, car à n’importe quelle époque, le discours sur le monde qui bouge est récurent…

En vrac, pour finir, je vais vous donner quelques autres exemples de ce qui n’est pas possible : interdiction immédiate des licenciements (je ne précise pas « boursiers » et c’est à dessein), expropriation et appropriation collective des moyens de production, matériels et immatériels, et de leurs financements, expropriation des sociétés privées de santé pour financer l’hôpital public, suppression immédiate du financement des écoles privées (que les confessions paient elles-mêmes celles qu’elles veulent maintenir ouvertes) et financement de nouvelles écoles publiques, intégration immédiate de tous les intérimaires et CDD, augmentation du SMIC à 1700 euros, taxation immédiate et conséquente des plus grosses fortunes, mise en œuvre des poursuites fiscales à l’encontre des « 3000 familles », plafonnement immédiat des loyers, réquisition des logements vacants et des propriétés immobilières détenues par le grand patronat… Moi je vous dis ça, je dirais rien ce serait pareil, parce que mettez-vous bien ça dans la tête : ces choses la : « Ce n’est pas possible ! »

Lire aussi : LA VIEILLE RENGAINE DU PATRONAT

http://2ccr.wordpress.com/2012/03/19/la-vieille-rengaine-du-patronat/

http://2ccr.unblog.fr/2014/01/21/ce-nest-pas-possible/
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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 21:56

Nelson Mandela est mort et le monde est en deuil !

Larmes de crocodile : c'est absolument fascinant de voir aujourd'hui s'étaler sans pudeur l'hypocrisie de nombre de dirigeants. Les hommages dégoulinants de la plupart des femmes et hommes politiques occidentaux donnent la nausée !

Jusqu'en 2008, Nelson Mandela était considéré comme un ennemi et un terroriste par les États-Unis et figurait sur une No Fly List (comme notre modeste vice-président Hernando Calvo aujourd'hui).

Combien parmi ceux qui aujourd'hui lui rendent hommage le traitaient hier de sale communiste et de dangereux révolutionnaire ?

Aujourd'hui, devant la juste émotion des peuples soulevés par la disparition d'un des plus grands libérateurs de l'humanité, ils se sentent obligés de lui rendre hommage.

Ils essaient de pervertir le sens de la vie et du combat de ce géant, que 27 ans d'emprisonnement dans les geôles sud-africaines n'ont pas pu briser. 

Nelson Mandela ne vous appartient pas, il appartient aux peuples qui luttent pour l'indépendance, la justice et la paix ; il appartient aux femmes et aux hommes qui luttent pour un monde meilleur c'est-à-dire contre vous qui soignez les nantis et leurs banques, plongez vos peuples dans la misère, exploitez les pays du tiers-monde et portez la guerre aux quatre coins de la planète.

Mandela, ne vous en déplaise, c'est la lutte pour la dignité humaine par tous les moyens y compris la guérilla. Mandela n’est pas « mère Teresa » mais un des plus grands révolutionnaires et homme d’Etat des 50 dernières années.

Il a mené son pays aussi loin qu’il le pouvait sur la voie de la justice, mais les ravages économiques, culturels et sociaux, héritage de l’apartheid, et l’avènement d’un monde unipolaire ont limité  ses possibilités. Il s’est battu comme un lion pour la solution pacifique des conflits en Afrique et ailleurs même si trop souvent l’impérialisme occidental a ruiné ses efforts.  

Jamais, malgré des pressions constantes, il n'a renié l'amitié qui le liait à Fidel et à la révolution cubaine qui ont toujours été pour lui un exemple. Et c’est à Cuba, qu’il se rend peu après sa libération, en juillet 1991 pour remercier Fidel et le peuple cubain pour leur rôle décisif :

Nous sommes venus ici avec beaucoup d’humilité. Nous sommes venus ici avec beaucoup d’émotion. Nous sommes venus ici avec le sentiment d’une grande dette envers le peuple cubain. Quel autre pays peut se prévaloir de plus d’altruisme que celui dont Cuba a fait preuve dans ses relations avec l’Afrique ?.... Cuito Cuanavale fut le point tournant dans la lutte pour libérer le continent et notre pays du fléau de l’apartheid !

Et encore : Nous, à l’ANC, serons toujours aux côtés des pauvres et des sans-droits. Non seulement nous sommes à leurs côté, mais nous ferons en sorte que tôt ou tard ils gouvernent le pays où ils sont nés, et que selon les termes de la Charte de la Liberté : « C’est le peuple qui gouverne ». Et lorsque ce moment arrivera, il aura été rendu possible non seulement grâce à nos efforts, mais aussi grâce à la solidarité, au soutien et à l’encouragement du grand peuple cubain.

Mandela, le plus grand hommage que nous pouvons te rendre c’est de ne jamais renoncer à ce combat pour la dignité, l’égalité, la justice, l’indépendance et la paix dans notre pays et dans le monde !

Association France Cuba – 76 rue Blomet – 75015 Paris - France

association.francecuba@yahoo.fr  www.francecuba.org

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 14:13

Le pouvoir d’achat des ménages ne dépend pas de l’horaire d’ouverture des commerces ; c’est une valeur fixe. Mais la répartition de cette valeur entre les commerces dépend étroitement des plages horaires d’ouverture.

On voit donc que les commerces qui souhaitent ouvrir le dimanche demandent benoîtement à ce que leurs revenus augmentent… au détriment de ceux qui ne peuvent pas ouvrir. L’ouverture du dimanche favorise donc la concentration du capital. Chacun a à faire son choix : être pour ou contre l’ouverture le dimanche, c’est être pour ou contre la concentration du capital !

http://img.over-blog.com/300x202/3/98/30/52/Photo-sup/photo-1229247047609-1-0.jpg

Prenons l’exemple de Bricorama. La célèbre chaîne de magasins de bricolage, qui n’a pas le droit d’ouvrir le dimanche en région parisienne, conteste que ses concurrents, Leroy-Merlin et Castorama, puissent le faire. L’affaire va en justice, et Bricorama perd ! Surprise ? Eh bien pas vraiment ! Il suffit de comparer les chiffres d’affaires : Bricorama : 732 millions d’euros ; Leroy-Merlin : 5,5 millards ; Castorama : 3,3 milliards ! Il est clair que pour la justice aussi, l’ouverture du dimanche est une question de concentration du capital… et elle est pour !

Mais ces questions d’ouverture du dimanche ont un autre volet, syndical celui-là, et il n’est pas très glorieux ! Certes, nombre de syndicats résistent, comme par exemple les cinq UL CGT du Bassin Minier Ouest. Mais où sont donc les confédérations ? Elles laissent, quasiment sans réagir, les patrons manipuler les salariés qui viennent dire : « on ne gagne pas beaucoup, alors travailler le dimanche, ça met du beurre dans les épinards ! ». Et ces étudiants d’expliquer devant des caméras compatissantes que « le dimanche, c’est le seul jour où on peut travailler… parce que les bourses ne volent pas très haut ! ». Et on voit des salariés, avec tee-shirts et banderoles fabriqués par le service com de la maison, manifester sur les Champs-Élysées. Il n’y a pas problème, là ? Les salaires bas, le temps partiel, les bourses de misère, ça ne demande pas une expression syndicale, des explications, des commentaires, une prise de position, une mobilisation ?

Les syndicats, et surtout leur direction, permettent d’intégrer le prolétariat dans la société capitaliste à travers des aménagements, et ce afin de contenir la colère des exploités. Pour Léon de Mattis, auteur de « mort à la démocratie », « le patronat et l’État se cherchent toujours des interlocuteurs pour représenter ceux qui luttent contre eux. Ils savent que c’est la meilleure manière d’en stériliser la puissance potentielle. Or, il n’y a aucune permission à demander avant de s’opposer en actes aux décrets du pouvoir qui nous oppresse. La sédition n’a pas besoin de se justifier. Elle est en elle-même sa propre justification ». Difficile de lui donner tort…

DR

* http://www.resistance-politique.fr/article-a-propos-de-l-ouverture-des...
http://www.legrandsoir.info/a-propos-de-l-ouverture-des-magasins-le-dimanche.html
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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 14:38

http://www.lariposte.com/IMG/siteon0.png?1285100276

Ces derniers mois, les médias annoncent que la crise économique s’atténue et que le pire est derrière nous. Le discours du gouvernement va dans le même sens. Mais est-ce la vérité ?

On ne saurait exclure une très légère hausse du taux de croissance du PIB par rapport aux chiffres catastrophiques de 2012. Mais les statistiques de l’INSEE, de la Banque Mondiale et du FMI ne permettent pas de parler de « reprise ». La production et l’investissement industriel sont toujours en recul. Sur l’ensemble de l’année, la croissance du PIB sera sans doute nulle – ou en très faible hausse par rapport à 2012. Le ministre de l’Economie lui-même prévoit une croissance « entre – 0,1 % et + 0,1 % ».

La plupart des économistes disent que l’infléchissement de la courbe du chômage ne serait possible qu’avec un taux de croissance supérieur à 1,5 %. Même dans ce cas, l’immense majorité des emplois créés seraient des emplois précaires. Il est donc clair que les « signaux positifs » que le gouvernement s’efforce de nous envoyer ne servent qu’à embellir la réalité désastreuse du capitalisme et de sa propre politique. La seule croissance dont on est certain pour les années à venir, c’est celle du chômage, de la « grande misère », du nombre de fermetures d’entreprises et des difficultés matérielles que vivent les travailleurs sur tous les plans. Le reste n’est que propagande.

Les réformistes exhortent le gouvernement à « changer de cap ». Mais il ne le fera pas. Tout gouvernement qui accepte le capitalisme doit se plier à ses mécanismes, quelle que soit son étiquette politique. Si, actuellement, Hollande adoptait une politique de réforme sociale, il verrait se déchaîner contre lui « toutes les furies de l’intérêt privé », pour reprendre l’expression de Marx. Si les réformistes préfèrent ignorer cette réalité, Hollande, lui, doit en tenir compte. L’amélioration du sort des travailleurs ne peut se réaliser qu’en s’en prenant aux profits des capitalistes, c’est-à-dire à la force motrice de l’économie capitaliste. Par conséquent, sur la base du capitalisme, le résultat ne serait pas la « relance par la consommation », mais une nette accélération de l’effondrement économique.

Les réformistes s’indignent. Quoi ? On s’inclinerait donc devant la « logique capitaliste » ? C’est une posture magnifique. La seule difficulté, c’est que les capitalistes n’ont pas qu’une « logique » propre. Ils ont aussi la propriété et la maîtrise effective des banques, de l’industrie, du commerce et de pratiquement tous les rouages de l’économie. Ils ont le pouvoir de construire ou de détruire selon leurs intérêts du moment. Ils ont le pouvoir de tenir n’importe quel gouvernement par la gorge, de le mettre à genoux – surtout quand celui-ci, comme le gouvernement Hollande, se livre volontairement à leur emprise. Voilà le problème. L’opinion capitaliste est une opinion armée. Dénoncer la « logique » des capitalistes tout en se refusant de toucher à leur pouvoir économique, à la manière des réformistes, c’est se réduire à l’impuissance. La lutte pour l’emploi, pour la défense des intérêts des travailleurs, ne peut donner des résultats tangibles que si elle est liée, dans notre programme et dans la conscience des travailleurs, à l’expropriation des capitalistes de tous les secteurs clés de l’économie.

Aucune solution ne viendra des ministères, de l’Assemblée Nationale, du Sénat ou des « experts » stipendiés des médias. Ils n’ont pas la solution parce qu’ils font partie du problème. Elle ne peut venir que d’en bas, des profondeurs de la société. Dans les « masses », on trouve de tout, et notamment des salariés des collectivités territoriales, des enseignants, des étudiants, des jeunes, des retraités et des millions de chômeurs. En se mobilisant, ils peuvent gêner les gouvernements et inquiéter la classe capitaliste. Mais la véritable « force de frappe » du mouvement ouvrier, celle qui peut mettre en péril et renverser l’ordre établi, ce sont les travailleurs dans les industries vitales de l’économie capitaliste : EDF-GDF, les aéroports, les chemins de fer, les ports et les raffineries, les télécommunications, l’automobile, la construction, etc. La classe ouvrière est une classe extrêmement puissante. Sans elle, le capitalisme ne peut pas fonctionner. Le réformisme paralyse le mouvement ouvrier. Les idées et le programme du marxisme lui permettront de se libérer du joug capitaliste.

http://www.lariposte.com/Changer-de-cap-ou-de-systeme-Edito.html

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