« Le lean management peut amener à des gains de productivité
de 20 à 30 % ! ». En 2006, le cabinet Mc Kinsey y voyait même, selon le titre d’un de ses rapports, le moyen de « Donner un nouvel élan à l’industrie en France ». Des
arguments si convaincants, qu’ils séduirent Luc Chatel : les ex Directions régionales de l’industrie de la recherche et de l’environnement (Drire), aujourd’hui Direction régionale des
entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte), pourraient même financer sa mise en place. Le lean management devint dès lors très
« tendance », un hochet des Drh.
Cependant, une recherche du Centre d’études de l’emploi sur les conditions de travail des salariés dans l’ Union européenne, révélait, déjà en 2006, qu’en moyenne 66 % des salariés des
organisation en lean production étaient affectés négativement dans leur travail, contre 63 % dans les organisations de travail tayloriennes traditionnelles, 53 % dans les organisations
apprenantes et 51 % dans les structures simples.
Aujourd’hui, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), sollicitée par les Chambres de commerce et d’industrie, récupère les remontées des expériences d’entreprises
« afin d’analyser la place des conditions de travail dans le lean management pour les transférer vers les institutions représentatives du personnel ». L’INRS travaille aussi la
question.
Pour dégraisser le lean management ? Ou pas.
Sources
Entreprises et carrières n°1112 du 2 au 8 Octobre 2012. « Dossier : comment préserver les conditions de travail ». Les exemples de Thales, ACS, TECMAPLAST et du CHU de Grenoble
« Les conditions de travail et de santé au travail dans l’Union européenne : des situation contrastées selon les formes d’organisation ». Novembre 2006
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