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Faurecia Beaulieu Structures

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 09:04

[Par Marie-José KOTLICKI] Dans l’esprit des grands prêtres du libéralisme, la compétitivité des entreprises est réduite à l’unique mécanisme de la baisse du « coût » du travail. Leur objectif est donc réduire le niveau des prestations publiques de retraites d’autant plus que le système par répartition reste un obstacle au développement de la capitalisation et à l’émergence d’un marché concurrentiel et lucratif de la protection sociale. Cette option vise donc à exonérer les entreprises de toute contribution au financement des besoins sociaux de la collectivité.

La réforme visée n’est pas une réforme comme les autres pour trois raisons.

Elle porte tout d’abord un principe sans précédent : l’insécurisation du niveau des pensions liquidées en appliquant la désindexation des retraites de l’évolution des prix, voie ouverte par la signature de certaines organisations syndicales de l’accord Agirc-Arrco du 13 mars 2013.

Accompagnée par une nouvelle augmentation du nombre d’annuités exigées, cette réforme scellerait le sacrifice de la jeunesse en France, celui de la « génération double peine ».

Les jeunes verraient l’horizon de la retraite inatteignable, son niveau amputé, mais aussi leur insertion professionnelle encore plus compromise.

L’effet immédiat serait l’augmentation du chômage pour les jeunes.

De telles dispositions modifieraient aussi radicalement la donne pour les retraités jusqu’à leur place dans la collectivité. De contributeurs à l’économie aujourd’hui, les retraités ainsi paupérisés seraient mis à la charge de la collectivité. Or, on ne peut réaliser une réforme des retraites sans prendre en compte ses impacts immédiats sur la santé des travailleurs, sur le niveau de l’emploi et du pouvoir d’achat des ménages, ou en ignorant la réalité des évolutions sociologiques de la population.

Enfin, les décisions envisagées feraient définitivement exploser le principe de solidarité entre générations, mais aussi entre composantes du salariat cadres et non-cadres, substituant au principe d’égalité des droits et de  contribution proportionnelle à ses revenus, celui de l’équité au nom duquel on désindexerait plus fortement les pensions des plus aisés.

Il s’agit clairement d’exclure l’encadrement du système de solidaritépour mieux le pousser à la capitalisation et fragiliser tout l’édifice des retraites par répartition.

Le gouvernement s’apprête à étouffer le débat sur les propositions alternatives de réforme des retraites à partir de choix idéologiques libéraux dogmatiques. C’est ainsi que la CGPME réclame la révision du système particulier des fonctionnaires au nom de l’équité. Quel rapport avec la situation des PME et TPE ? Quel degré d’expertise en la matière détient ce syndicat patronal vassal du Medef ? Si ce n’est pour façonner un contre modèle social.

La CGT fait le choix inverse, celui de promouvoir un débat public et citoyen sur les enjeux de la retraite autour d’une question clef : peut-on aujourd’hui avec l’augmentation de l’espérance de vie, du chômage, de la dette publique, financer un système de retraites par répartition solidaire à prestations définies ?

Comment anticiper le risque d’une réforme systémique qui, cacherait son nom, du fait du blocage actuel du gouvernement pour accroître les ressources des régimes de retraites.

***

Intervention de Marie-José Kotlicki, Secrétaire Générale de l'UGICT-CGT,
lors de la journée Construire l'Avenir des Retraites Pour Tous

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