Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Faurecia Beaulieu Structures

  • : La CGT de Faurecia Clean Mobility (Beaulieu Structures)
  • : C'est le blog de la CGT de Faurecia Systèmes d’Échappement (Faurecia Clean Mobility) à Beaulieu Protos, Seloncourt, Bavans et R&D Moteurs à Etupes
  • Contact

 faurecialogo

Recherche

Archives

Catégories

10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 08:23
Avec l'auteur de la préface, Dominique MEDA, sociologue et philosophe

Dominique MEDA est sociologue, philosophe  et professeure de sociologie à Paris Dauphine.

Elle est l'auteure de très nombreuses publications, essais, ouvrages portant essentiellement sur ce qui concerne le travail. Elle a participé à la rédaction de l'ouvrage réalisé avec France Inter : « Quel travail voulons nous ? » sur lequel nous avons débattu.

 

Dominique Méda se propose également d'intervenir sur « la rupture conventionnelle » et l'ANI.

 

Dans la brochure de 112 pages qu'elle préface, on trouve 3 parties : une introduction : « Le travail, de quoi parle t'on ? » ; « Quinze idées reçues sur le travail » ; « Les principales propositions du mouvement Utopia ».

La préface présente à elle seule le plus grand intérêt en posant la place du travail dans notre existence : « Le travail n'est pas « de toute éternité », comme on l'entend souvent...Il est ce que les êtres humains vivant à une époque déterminée décident d'en faire ou parviennent à en faire ». « ...Il n'y a aujourd'hui, en France aucune dégradation de la, »valeur travail ». Les attentes des Français vis à vis du travail sont immenses...Ils attendent un revenu, et surtout du sens, ainsi qu'une possible réalisation de soi ». »C'est non seulement une reconversion massive des secteurs et des emplois que nous devons être capables d'organiser au plus vite mais, aussi une nouvelle  manière d'envisager la production, désormais moins conçue comme un acte visant à extraire à tout prix des utilités agrégées dans le PIB qu'à satisfaire les besoins humains fondamentaux en prenant soin du travail humain et de la, Nature. Un changement du travail au service d'un changement de civilisation ».Révolutionnaire en somme !

A la suite, l'auteur collectif pose 2 propositions : Libérer le travail et se libérer du travail comme hypothèses complémentaires d'actions. Car dit-il :

« Devrions nous continuer à ériger en unique lien social, en valeur, cette seule activité résultant d'un rapport de subordination marchande entre les individus ? »

Tout cela rejoint parfaitement les résultats d'enquêtes auprès des salariés cadres ou non et des jeunes diplômés sur la répartition du temps entre travail d'une part et famille, loisirs, culture d'autre part, autant que sur l 'attachement au travail et la distanciation vis à vis de l'entreprise.

Les réfutations des quinze idées reçues sur le travail sont d'une grande pertinence .

Les 6 principales propositions sont précédées d'une introduction particulièrement incisive : ... « Plus le travail devient rare et privé de sens, plus l'idéologie dominante veut en faire une valeur morale ! » « Libérer le travail et s'en libérer, c'est donc aussi remettre le travail à sa place économiquement, écologiquement et dans la vie en le considérant comme une nécessité contingentée laissant leur place aux autres temps de la vie.

Nul doute que les syndicalistes que nous sommes y trouveront à la fois reflet de nos préoccupations et ressource et inspiration pour notre action.

 

LE TRAVAIL Quelles valeurs ?
Editions utopia- Auteur : Mouvement Utopia
Prix : 4€

 

http://www.ugict.cgt.fr/articles/actus/le-travail-quelles-valeurs-?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+UGICT-CGT-ActusGenerales+%28UGICT+-+Actualit%C3%A9s+G%C3%A9n%C3%A9rales%29&utm_content=Google+International#.UWUF4sMcGzw.gmail

Partager cet article
Repost0
3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 13:38

LOGO UGICTLe groupe pétrolier est décidément très généreux. Si beaucoup d’entre nous ne viennent pas chez Total par hasard, mais plutôt pour y faire le plein à vil prix, il en est au moins un qui y pointe chaque matin avec le sourire.

C’est Christophe de Margerie, son PDG dont la rémunération a grimpé de 18% en 2012, atteignant près de 5 millions d'euros (4.913.139 euros pour être précis) peut-on lire dans le document de référence mis en ligne jeudi par le groupe pétrolier français. Mais il n’est pas le seul à bénéficier de tant de largesses car le montant global des rémunérations directes et indirectes des principaux dirigeants du groupe (c'est-à-dire ceux membres du Comité directeur et Trésorier) a atteint 21,1 millions d'euros l'an dernier, pour 33 bénéficiaires, dont 8,2 millions d'euros pour les seuls membres du comité exécutif. Et les salariés, ils ont vu leurs fiches de paie s’affoler autant vous croyez ?

 

http://www.ugict.cgt.fr/articles/actus/salaires--_18-en-2012-mais-pas-pour-tout-le-monde?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+UGICT-CGT-ActusGenerales+%28UGICT+-+Actualit%C3%A9s+G%C3%A9n%C3%A9rales%29&utm_content=Google+International

Partager cet article
Repost0
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 09:22

LOGO UGICTLe Medef était entré en négociation en novembre dernier avec une exigence : équilibrer sur le long terme les régimes de retraite complémentaires AGIRC (régime complémentaire de l’encadrement pour la partie du salaire supérieure au plafond de la Sécurité sociale) et ARRCO (régime complémentaire de l’ensemble des salariés du secteur privé) sans augmenter leurs ressources.

Compte tenu de l’accroissement du nombre de retraités et de leur espérance de vie, ce parti pris idéologique a pour effet mécanique de faire baisser tant les futurs droits à retraite des actifs que les pensions liquidées des retraités.

L’idée fondamentale du Medef était en effet de devancer la réforme des régimes de retraite des secteurs privés et publics, prévue d’ici la fin de l’année, en imposant dans les régimes complémentaires « sa » solution, que le législateur n’aurait plus eu qu’à étendre ensuite à l’ensemble des régimes.

Consciente de ces enjeux, la CGT a réussi à créer et maintenir au fil des 7 séances de négociation un consensus syndical autour d’une idée : il faut augmenter les cotisations - et d’abord la part patronale de celle-ci - en augmentant le taux dit « contractuel » de ces cotisations, ce qui permet d’améliorer le niveau des futures pensions qui seront perçues par les salariés aujourd’hui en activité, tout en apportant des ressources immédiates à l’AGIRC et à l’ARRCO.

Face à ce front syndical, le Medef a dû renoncer à son objectif politique d’un équilibrage des régimes à ressources constantes. Il a ainsi échoué à imposer la logique du système suédois qui sera au cœur des futurs débats nationaux, lequel système s’interdit toute augmentation des cotisations ou de leur assiette.

Un effort déséquilibré

Il n’en sort pas moins grand gagnant de l’affaire : en 2014 et 2015 les cotisations « contractuelles » à l’AGIRC et l’ARRCO n’augmenteront que de 0,10 point par an, soit une augmentation de 0,20 point en tout !

Du coup l’essentiel de l’effort de rééquilibrage repose sur les retraités et les futurs retraités : dès 2013 les droits à retraite AGIRC et ARRCO ne seront plus revalorisés selon l’inflation. La mesure de sous-indexation porte sur 3 ans et aboutira à une perte de pouvoir d’achat de l’ordre de 3 points pour l’ensemble des retraités tout en faisant décrocher le niveau des futures pensions. Et les petites pensions, celles des femmes en particulier, ne seront pas épargnées même si les retraites ARRCO en 2013 perdront seulement 0,75 point contre 1 point pour les retraites AGIRC : les deux années suivantes la perte sera de 1 point dans les deux régimes.

Donc jackpot pour le Medef !

Le bilan financier de l’accord montre que la contribution au rééquilibrage des régimes s’établit pour les actifs et retraités à 80 % du total et pour les employeurs à … 20%.

Pour autant cet accord ne règle rien, le déficit des régimes à l’horizon 2017 n’est pas épongé. La suite est aisée à deviner. Après avoir obtenu la désindexation des droits à retraite de l’évolution moyenne des salaires en 1993, puis la désindexation de ces mêmes droits par rapport au prix en 2013, le Medef n’aura plus qu’à obtenir la baisse du montant nominal des pensions, … pour équilibrer les comptes des régimes de retraite complémentaires.

Il est donc plus que jamais nécessaire aujourd’hui de revendiquer avec force des augmentations de cotisation - patronales en premier lieu - pour rétablir à terme un niveau de pension représentant au minimum 75 % du salaire de fin de carrière, toutes primes comprises.
A défaut, il faudrait choisir entre un départ en retraite à 70 ans ou une pension qui, à 62 ans, ne représenterait plus qu'un montant inférieur à 50 % du salaire de fin d’activité !
Partager cet article
Repost0
19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 11:59

LOGO UGICTLe gouvernement a donc remis sa copie du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi et il a fidèlement transposé dans la future loi le contenu de l'accord imposé par le Medef et signé par des syndicats qui ne sauraient à eux trois représenter la majorité des salariés. Il reprend à son compte les dispositions les plus régressives de l’accord signé le 11 janvier. Il prévoit ainsi de légaliser le chantage à l'emploi sous la forme des « accords de maintien dans l’emploi » qui permettraient de licencier les salariés refusant de voir leur salaire baisser. Il rendrait possibles les accords de « mobilité interne » autorisant l’employeur à licencier le salarié pour motif personnel, si celui-ci refuse d’aller travailler à l’autre bout de la France. Grâce à ce texte, le licenciement deviendrait une simple formalité. Loin de créer des droits nouveaux pour les salariés et leurs représentants, le texte sécurise au contraire les licenciements collectifs en raccourcissant les délais des procédures et il va rendre plus compliqué, voire impossible, le recours au juge. On est très loin de la feuille de route assignée par le gouvernement lors de la conférence sociale de juillet denier. Le MEDEF peut donc être satisfait puisque toutes les mesures de reculs pour les salariés sont présentes dans le projet de loi. Nul doute que ce texte est le fruit de tractations entre le ministère du Travail et les signataires de cet accord.
Quel est donc ce modèle de dialogue social qu'on nous présente aujourd'hui comme un modèle du genre? Et au nom de quoi les parlementaires devraient-ils abdiquer de leurs prérogatives devant un accord? En agissant ainsi, le gouvernement donne un très mauvais signe alors même qu'il est confronté à plusieurs gros plans sociaux et des restructurations qui vont encore amplifier la destruction d'emplois dans notre pays. Il se montre bien plus à l'écoute de ceux qui prétendent, contre toute évidence, que les licenciements d'aujourd'hui font les emplois de demain.
Contre cette logique qui veut imposer plus de flexibilité et d'austérité, la mobilisation s'impose. Le 5 mars, la CGT et FO ne seront plus seules à appeler puisque la FSU et Solidaires ont rejoint cette journée.

Partager cet article
Repost0
11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 20:02

La CGT et de Force Ouvrière appellent à la mobilisation le 5 mars

Dans un communiqué commun du 8 février, les deux confédérations CGT et FO réaffirment « leur opposition résolue aux principales dispositions contenues dans l’accord interprofessionnel sur l’emploi du 11 janvier 2013. Cet accord refusé par deux des trois grandes confédérations syndicales organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.
La lutte contre le chômage appelle une rupture avec les politiques d’austérité et de rigueur préjudiciables à l’emploi en qualité et en quantité.
Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT et Force Ouvrière décident d’appeler les salariés à se mobiliser et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.
Les deux confédérations appellent leurs organisations territoriales et professionnelles à créer les conditions de la mobilisation la plus large possible au travers de rassemblements, de manifestations et arrêts de travail dans les régions, départements et localités : le 5 mars prochain.
Cette journée doit exprimer un refus de l’austérité et de la flexibilité ; l’exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l’emploi, l’augmentation des salaires et des pensions. »

Partager cet article
Repost0
22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 09:25

Les salariés peuvent-ils accepter que la sécurité de l’emploi se résume à la sécurité des employeurs? Retrouvez ici 10 pages d'analyse, de revendications, et de décryptage point par point, ainsi que le tract de la CGT.

 

 

Y a-t-il vraiment besoin de plus de flexibilité ?

♦ 1500 chômeurs supplémentaires chaque jour.
♦ + de 1 million de ruptures conventionnelles, dont 80 % imposées.
♦ 1 chômeur sur 2 n’est pas indemnisé.

 

Réagir !

 

Il y a urgence à agir vite et fort. Pour empêcher la légalisation :

➢ du chantage « temps de travail, salaire, contre emploi » ;

➢ de la mobilité forcée ;
➢ de la délinquance patronale.

Il s’agit de donner priorité au droit du travail face aux affaires :
➢ en interdisant les licenciements boursiers ;
➢ en conditionnant toute aide publique à des embauches en CDI pérenne ; ➢ en reconnaissant les qualifications et les compétences dans les salaires.

Ce n’est pas en sécurisant les licenciements que l’on va « inverser la courbe du chômage en 2013 ».

Pour cela la CGT et l’UGICT-CGT appellent les salariés à se mobiliser au sein des entreprises en leur donnant les explications sur cet accord et en portant des propositions alternatives. Nous appelons les salariés à s’exprimer sous toutes les formes : AG, rassemblements, motions, pétitions, consultations sur lieu de travail avec vote, délégations de masse, débrayages, etc.

Cela est impératif si nous voulons que ce texte ne soit pas traduit en l’état dans le Code du travail.

Déjà particulièrement sous pression, l’encadrement sera au cœur du chantage. Non seulement, notre salaire et notre temps de travail serviront de variable d’ajustement, mais nous serons sommés de mettre en œuvre ces logiques destructrices sur le plan économique et humain.

Il faut tout envisager pour éviter ce recul historique du droit du travail.

Pour tout savoir, téléchager le .pdf de notre argumentaire complet.

Télécharger aussi le tract de la CGT "La grande braderie des droits des salariés".

Et lire le 4 pages CGt sur l'accord sur l'emploi


Partager cet article
Repost0
18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 09:47

C'est ce 21 décembre que patronat et syndicats se retrouveront pour une négociation sur les thèmes de la qualité de vie au travail et l'égalité professionnelle. L'enjeu est de taille car le « mal-travail » a de très fortes conséquences sociales mais on peut aussi affirmer qu'il a un impact négatif sur l'économie du pays et sur la performance des entreprises et des services public. Pour la CGT et son UGICT, il est temps que le travail, son contenu, sa rémunération soient débattus et négociés dans les entreprises. La CGT aborde donc ces négociations avec sérieux et elle y versera le 21 décembre une série de propositions. Elle propose, notamment que la Qualité de vie au travail soit conçue comme un état « perçu individuellement et collectivement qui englobe l’ambiance, l’ergonomie, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, le degré d’implication et de responsabilisation, l’équité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation des acquis professionnels et personnels par une formation qualifiante et une évolution de carrière. La qualité de vie au travail engage l’appartenance du salarié à un collectif comme lieu de dialogue professionnel, de formation, d’une identité et de respect des acquis collectifs. Ainsi conçue, la qualité de vie au travail désigne et regroupe les dispositions récurrentes abordant notamment les organisations du travail comme facteur de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et les autres objectifs et contraintes de sa gestion, l’ensemble constituant la performance collective de l’entreprise. Elle est un des éléments constitutifs d’une responsabilité sociale d’entreprise assumée. Sa définition, sa conduite et son évaluation sont des enjeux qui doivent être placés au cœur du dialogue social. »

http://www.ugict.cgt.fr/joomla/index.php?option=com_content&view=article&id=3030:qualite-de-vie-au-travail-&catid=98:billet-de-la-semaine&Itemid=205

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 08:50

Les salariés sont insatisfaits

Moins d'un Français sur deux, travaillant dans le secteur public ou le privé se dit globalement satisfait du climat social qui règne sur son lieu de travail, selon une enquête Cegos rendue publique mercredi 28 novembre. Selon l'étude, 47% des salariés se disent ainsi satisfaits, 28% sont partagés et 25% jugent le climat carrément mauvais.
Le sentiment est sensiblement le même dans le public et dans le privé, mais la situation s'est améliorée dans le public par rapport à l'an dernier (+2%) et dégradée dans le privé (-2%).
Interrogés sur le climat qui règne au sein de leur équipe de travail, les sondés sont nettement plus positifs. Près des deux tiers (65%) le jugent en effet satisfaisant.
Dans l'ensemble, seuls 36% des sondés jugent les effectifs adaptés à la charge de travail dans leur service, la même proportion les jugeant inadéquats et les autres étant partagés.
Une majorité de salariés (85% dans le public et 59% dans le privé) dit par ailleurs craindre un gel des rémunérations en 2013.
En cas d'insatisfaction importante, 44% des personnes interrogées se disent prêtes à faire grève. Dans le privé, ce taux est en hausse de 4 points par rapport à l'an dernier (à 42%), tandis qu'il baisse de 3 points dans le public (à 46%).

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 20:41

Forfaits en jours : le suivi de l’activité des salariés, soumis à ce type de forfait, doit permette de vérifier que la charge et l’amplitude des journées de travail sont raisonnables, et assurent une bonne répartition du travail dans le temps

D’une part, le droit à la santé et au repos est au nombre des exigences constitutionnelles.

D’autre part, il résulte de l’article 151 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne se référant à la Charte sociale européenne et à la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs, l’article L. 212-15-3 ancien du code du travail, dans sa rédaction applicable au litige, interprété à la lumière de l’article 17, paragraphes 1 et 4 de la directive 1993-104 CE du Conseil du 23 novembre 1993 , des articles 17, paragraphe 1, et 19 de la directive 2003-88 CE du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 et de l’article 31 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, que les États membres ne peuvent déroger aux dispositions relatives à la durée du temps de travail que dans le respect des principes généraux de la protection de la sécurité et de la santé du travailleur.

Enfin, toute convention de forfait en jours doit être prévue par un accord collectif dont les stipulations assurent la garantie du respect des durées maximales de travail ainsi que des repos, journaliers et hebdomadaires.

Pour débouter un salarié de sa demande en paiement d’une indemnité pour non-respect du forfait en jours, la Cour d’Appel de Lyon, après avoir constaté que celui-ci travaillait beaucoup et qu’il ressortait notamment d’une attestation produite qu’il était présent dans l’entreprise entre 7 heures 15 et 20 heures ainsi que certains week-ends et jours fériés, retient que cela résultait moins d’une surcharge de travail à laquelle il devait faire face en raison d’un sous-effectif imputable à l’employeur que d’une dépendance, voire d’une impossibilité de l’intéressé à faire la coupure avec son travail, lequel lui tenait particulièrement à cœur.

En statuant ainsi, alors que ni les dispositions de l’article 2. 3 de l’accord ARTT du 14 décembre 2001 pris en application de la convention collective nationale de commerces de gros du 23 juin 1970 , qui, dans le cas de forfait en jours, se limitent à prévoir, s’agissant de la charge et de l’amplitude de travail du salarié concerné, un entretien annuel avec son supérieur hiérarchique, ni les stipulations de l’avenant du 26 janvier 2000 à l’accord d’entreprise du 17 février 1999, qui, s’agissant de l’amplitude des journées de travail et la charge de travail qui en résulte, ne prévoient qu’un examen trimestriel par la direction des informations communiquées sur ces points par la hiérarchie, ne sont de nature à garantir que l’amplitude et la charge de travail restent raisonnables et assurent une bonne répartition, dans le temps, du travail de l’intéressé, et, donc, à assurer la protection de la sécurité et de la santé du salarié, ce dont elle aurait dû déduire que la convention de forfait en jours était privée d’effet, la Cour d’Appel de Lyon a violé les textes susvisés.

Cass. soc., 26 sept. 2012, n° 11-14540

-

Éric ROCHEBLAVE
Avocat au Barreau de Montpellier
Spécialiste en Droit du Travail et Droit de la Sécurité Sociale
http://www.rocheblave.com

Blog de l’Actualité du Droit du travail
http://www.droit-du-travail.org

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 11:27

CGTUFICTAlors que l'on pensait le projet de contrat emploi-compétitivité concocté par Sarkozy Parisot, remisé définitivement aux oubliettes, la rengaine du «coût du travail» revient à nos oreilles avec en ligne de mire les négociations sur ce que le gouvernement actuel appelle «la sécurisation de l'emploi».

Le MEDEF parle même de «choc de compétitivité», tout un programme où la flexibilité devient l'Alpha et l'Omega des mesures à décider.

Au nom de la défense du CDI et face à l'explosion de la précarité (3 contrats sur 4 sont des CDD en 2011), le deal proposé par le MEDEF serait de créer un CDI « éjectable », exigeant à la fois une période d'essai allant jusqu'à un an et plus de liberté pour licencier. Les entreprises s'exonéreraient des obligations du CDD actuel (prime de précarité) et le CDI actuel serait évidemment supprimé.

Mais ce n'est pas tout, le MEDEF ayant une notion bien à lui du travail, à savoir un coût, il voudrait tout à la fois réduire le salaire selon la conjoncture et transférer les cotisations patronales sur l'impôt, via la CSG.

Comment un tel tableau préliminaire pourrait-il aboutir à un accord favorable aux salariés ? Comment d'ailleurs imaginer sérieusement que de tels ingrédients inoculés une énième fois et à plus forte dose, pourraient ouvrir des perspectives nouvelles et une sortie de crise ?

La dite « compétitivité-coûts » :parlons-en !

Car enfin, lorsque l'on parle de compétitivité et que l'on s'en tient au « coût du travail » pour justifier de nouvelles saignées sociales et plus de souplesse pour les directions d'entreprises, comment ne pas faire le constat évident que tout cela a déjà été pratiqué et ne sert qu'à aggraver encore plus la situation ?

Aujourd'hui 182 MD€ d'aides multiples et exonérations de « charges » sont consenties, sans contreparties, sans exigences de résultats. Où est le résultat ? Même Ph. Séguin, président de la cour des Comptes dans les années 2000 s'interrogeait sur cette pratique. Et depuis tout s'est emballé : en 2005 l'ensemble de ces mesures représentait 2,5% du PIB, aujourd.hui c'est 9%. Pendant le quinquennat précédent, la taxe professionnelle a été abolie et le crédit impôt recherche atteint maintenant 5 MD€ sans aucun effet sur le niveau de notre R&D. En 1995, celle-ci atteignait 2,29% du PIB en France et 2,21% en Allemagne. En 2010, elle chute à 2,11% en France et s'élève à 2,84% en Allemagne. Pour le seul secteur prive, elle represente 40 Md€ en Allemagne et seulement 19 MD€ en France.

Faire accepter l'inacceptable passe toujours par des arguties assénées comme vérité unique et non discutable ! Il en est ainsi du « coût » du travail que nous appelons quant à nous PRIX du Travail. Comment pourrait-il d'ailleurs être un coût alors qu'il est le seul vecteur économique créateur de richesses ?

Et si l'on parlait du coût du capital ?

Là aussi, quelques chiffres permettent de situer l'ampleur des dégâts. Ainsi, le niveau des dividendes distribués en France est le plus élevé parmi tous les pays européens. L'exemple de PSA est probant : 430MD€ en 2011 en comptant le rachat de leurs propres actions, cet artifice au coût exorbitant permettant aux actionnaires d'accroître leurs dividendes.la boucle est bouclée !

On peut aussi citer SANOFI qui engrange près de 6 MD€ de profits en 2011 et devient la 1ere capitalisation du CAC40. Toujours en 2011, elle recoit 135 MD€ de crédit impôt recherche mais en 2012, elle annonce un plan de licenciement...dans ses activités de R&D. Belle façon de préparer l'avenir !

En 2010, les sociétés non financières payaient 156 MD€ de cotisations sociales, mais dans le même temps, le total de leurs intérêts de dette et des dividendes versés atteint 309 MD€. Depuis 1985 la part des dividendes versés prise sur la valeur ajoutée a été multipliée par 13, celle des salaires n'a même pas été multipliée par 2.

Quant aux banques, leur folie spéculative a plongé l'économie mondiale dans une crise financière d'ampleur inédite, ce qui a poussé les Etats à s'endetter pour les renflouer et éviter leur faillite en cascade. Résultat, elles ont recu la bagatelle de 1000MD€ tout en continuant de bloquer les crédits aux entreprises, en particulier aux PME. Cerise sur le gâteau, les mêmes financiers fauteurs de crise somment en retour les Etats d'être économes en rognant les services et investissements publics et appellent sans vergogne à s'en prendre à la protection sociale et aux salaires… une véritable ineptie économique qui annihile la croissance!

On n'obtient pas de croissance en supprimant des emplois ou en abaissant les salaires. Au contraire, c'est l'emploi qui génère la croissance. En réalité, cette notion de « coût » du travail n'est servie que pour tronquer et tromper sur les enjeux réels de société auxquels nous sommes confrontés avec des actionnaires toujours plus avides de dividendes et déconnectés de l'économie réelle.

Le dernier exemple en a été fourni par le projet de fusion EADS-BAE où Les fonds de pension Anglosaxons, majoritaires dans BAE, avaient une seule exigence : écarter les Etats et laisser libre cours au niveau maximal du versement de dividendes. Au diable la stratégie et l'investissement industriels, l'innovation, les coopérations et l'emploi !

Flexibilité et sécurité d'emploi sont antagoniques

La volonté du MEDEF de lier une plus grande sécurité d'emploi des salariés avec plus de «souplesse» dans l'adaptation de l'emploi, pour un accord soi-disant «gagnant-gagnant» est un leurre. Le MEDEF réclame encore plus de liberté de licencier pour mieux embaucher... c'est absurde et l'Espagne qui a pratiqué le plus en Europe cette politique de flexibilité de l'emploi sait où cela mène : 53% des jeunes de moins de 26 ans sont sans emploi.

C'est une autre orientation qu'il faut prendre en se donnant les moyens d'orienter l'argent vers la création de richesses réelles. C'est plus de contrôle qu'il faut appliquer aux entreprises qui reçoivent des aides publiques, ce sont des contreparties qu'il faut exiger en termes de recherche et d'investissements, de création d'emplois et de politiques salariales. C'est aussi une loi d'interdiction des licenciements qu'il faut appliquer dans les entreprises qui font des profits.

Des nouveaux droits pour sécuriser l'emploi

Chaque année, 7 millions de salariés changent de situation ou d'emploi et perdent ainsi l'essentiel de leurs droits acquis. La CGT demande que les droits soient étendus, de l'emploi tenu au salarié, par une véritable sécurisation des parcours professionnels. C'est la transférabilité de droits et garanties individuels renforcés qui doit être au c!ur des négociations en cours. La mobilisation initiée par toute la CGT le 9 octobre pour l'industrie et l'emploi a été un succès unanimement reconnu. Un récent sondage Harris Interactive montre qu'une large majorité de salariés est en phase avec les propositions que défend la CGT, tout cela est de bon augure pour se faire entendre. Les salariés et en l'occurrence les ICT n'ont rien à gagner dans un soit disant compromis, en réalité «gagnant-perdant» qui ferait de nous les «pigeons» de la visée du MEDEF : plus de flexibilité de l'emploi, déresponsabilisation sociale des grandes entreprises pour sécuriser et faire croître encore les dividendes.

D'autres choix deviennent incontournables pour inverser cette fuite en avant vers toujours plus d'austérité, de chômage et de mal-être au travail.

C'est le choix délibéré de la financiarisation de l'économie qui coûte le prix fort à toute la société.

S'en prendre à la finance et orienter l'argent vers la production de richesses, c'est faire le choix de l'investissement utile dans l'industrie, dans l'emploi, la formation et les salaires.

Telle est la seule issue viable pour retrouver la croissance.

 http://www.ftm.cgt.fr/administration/documents/lettre_ufict_321.pdf

Partager cet article
Repost0